Toutes les critiques de Terra Franca

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Pour son premier long métrage, la portugaise Leonor Teles dresse, au fil de quatre saisons, le portrait d’un pêcheur qu’elle connaît depuis sa plus tendre enfance. Un portrait protéiforme qui tient tout à la fois de la chronique sociale (le matériel du pêcheur est saisi car il a jeté ses filets sans le savoir dans une zone classée depuis peu réserve naturelle) que familiale (l’organisation du mariage de sa fille aînée). Il y a énormément de délicatesse dans la manière dont la cinéaste accompagne le quotidien de cet homme et sa volonté d’esquisser par petite touches la photographie la plus précise possible de qui il est et qu’il l’entoure. Mais à force de fuir toute forme de dramatisation, son Terra Franca finit peu à peu par susciter l’ennui, oubliant de tendre la main vers le spectateur pour un résultat dont la cérébralité finit presque par résonner comme un contresens par rapport à la promesse de départ. Et tient en tout cas trop à distance de cette pourtant très belle histoire de transmission.