Toutes les critiques de Samba

Les critiques de Première

  1. Première
    par Laura Meyer

    Alors qu’il travaille en France depuis dix ans, Samba, Sénégalais, risque l’expulsion. Il fait alors la connaissance d’Alice, qui soigne son burn-out en faisant du bénévolat auprès des sans-papiers. La jeune femme va lui venir en aide... et plus si affinités. Samba ? A priori, le titre du cinquième long métrage d’Olivier Nakache et Éric Toledano ne nous enchantait guère. Ça sentait la joie forcée, cette ivresse du bon sentiment qui menace toute leur filmographie et à laquelle "Intouchables", franchissant le cap entre mièvrerie et feel-good movie maîtrisé, échappait de justesse. On avait finalement tout faux. Car le défi que le précédent film relevait avec ambition – sauver la comédie française de la caricature en lui insufflant une belle énergie de cinéma – est ici exécuté avec un incontestable brio. Comme si "Intouchables" avait servi de laboratoire aux deux compères pour intégrer désormais leur recette de base (passer le film social hexagonal au tamis de la comédie américaine) et qu’ils pouvaient jeter le livre de cuisine. Dès le plan-séquence d’ouverture, qui traverse justement les coulisses d’un grand restaurant, on voit que Nakache et Toledano ont encore gagné en ampleur et en souplesse. Vouloir décrire le quotidien d’un sans-papiers à Paris, entre galères matérielles et trouille permanente, tout en racontant sa rencontre amoureuse avec une cadre sup épuisée par le système, témoigne d’une exigence que le film, en deux heures d’une remarquable densité, met en œuvre sans flancher. Alors qu’"Intouchables" était encore engoncé dans les codes du buddy movie, "Samba" assemble ceux de la comédie romantique hollywoodienne et du réalisme sociologique, en n'oubliant pas la fausse légèreté de la comédie italienne (l’amitié façon pieds nickelés de Samba et de Wilson, son compagnon d’infortune). C’est la synthèse réussie entre "La Faute à Voltaire", "Nous nous sommes tant aimés" et un film de Nora Ephron. Avec tact, les deux réalisateurs passent en effet de l’émotion ténue à l’artillerie lourde (la soul revigorante), de l’éclat de rire à la drôlerie douloureuse, slalomant entre les clichés sans toutefois oublier leur fonction de repère. Confier le rôle-titre à Omar Sy, c’est ainsi jouer avec nos attentes (en réponse aux suspicions de racisme émises à l’époque d’"Intouchables", il incarne un type prénommé Samba qui, cette fois, ne sait pas danser), tout en utilisant notre complicité avec lui pour nous emmener plus loin, là où il pourra nous surprendre. Et surprenant, le comédien l’est constamment, composant un Samba attachant mais pas simple dont l’humanité tout en nuances déjoue le stéréotype du « bon » immigré. Un visage idéal pour ce film populaire et politique où un sans-papiers devient héros de comédie romantique, et dont le happy end donne envie, en ces temps bleu marine, de crier très fort l’injonction qu’on trouvait bébête deux heures plus tôt : Samba !

Les critiques de la Presse

  1. Voici
    par La rédaction de Voici

    Jamais larmoyant ou pontifiant, entre éclats de rire et instants de grâce, le duo réussit à parler de la France d'aujourd'hui, en restant près de l'individu et de notre capacité à observer le monde avec ironie.

  2. StudioCiné Live
    par Xavier Leherpeur

    Une comédie romantique et mélancolique mettant en scène des destins malmenés par cette infamante étiquette de l'identité nationale. (...) Quelques longueurs parfois imputables à un surplus d'ambition mais un récit toujours en quête de sa justesse d'écriture. C'est l'essentiel.

  3. Gala
    par Jean-Christian Hay

    Pas facile de rebondir après le phénomène "Intouchables". Eric Tolédano et Olivier Nakache y parviennent avec talent. Ils restent néanmoins dans le même registre, à savoir le traitement d'un sujet grave avec sensibilité et humour.

  4. Télé 7 jours
    par Julien Barcilon

    Trois ans après le triomphe d’Intouchables, le tandem Toledano-Nakache, évidemment très attendu, poursuit avec talent dans la même veine : la comédie humaniste. Après avoir réussi l’alchimie de l’humour et de l’émotion pour parler du handicap, ils trouvent la même justesse de ton avec le thème des sans-papiers et son cortège de souffrances. Mais nous offrent une nouvelle rencontre improbable assez similaire. Manque d’inspiration ? Qu’importe, puisque, dans le rôle-titre, Omar Sy excelle dans sa plus belle composition aux côtés de partenaires de choix : Charlotte Gainsbourg et Tahar Rahim, dont la fibre comique est une révélation.

  5. Paris Match
    par Yannick Vely

    La justesse des situations et des dialogues fait mouche alors que l’ensemble baigne dans l’atmosphère très particulière du conte psychologique, où tout parait à la fois irréel et très réaliste.

  6. Le Parisien
    par Maguelone Bonnaud

    Une fois de plus on applaudit la direction d'acteurs de Nakache et Toledano. Leur générosité aussi. Et leur art, à nul autre pareil, de mettre du sourire là où il fait défaut.

  7. VSD
    par La rédaction de VSD

    Après le miracle d'"Intouchables", voici une comédie sociale linéaire, dépourvue de charisme et de crédibilité, y compris au niveau de son interprétation.

  8. Libération
    par Julien Gester

    Le duo d’«Intouchables» reconduit la formule dans une poussive comédie sociale.

  9. Télérama
    par Pierre Murat

    On se résume : pas de vrai scénario, pas de vrais personnages, pas de vraie mise en scène. Rien que de la gentillesse, partout, tout le temps... Suffira-t-elle à faire un succès ? Sûrement. Suffit-elle à faire un bon film ? Non.