Rhum Express

Inutile d’espérer retrouver la folie hallucinée du film de Terry Gilliam en embarquant sur ce Rhum express : Bruce Robinson (qui n’avait pas tourné depuis Jennifer 8, sorti en 1993) préfère orchestrer une balade moite et entêtante dans les bas-fonds de Porto Rico en compagnie d’alcoolos folklo à la dérive. L’intrigue se révèle aussi palpitante qu’un après-midi en pédalo, mais le charme titubant des acteurs (redécouvrir Depp sans ses dreadlocks et sans son mascara est limite un choc) et l’authenticité des images assurent leur petite ivresse. Elle ne sera qu’un lointain souvenir au réveil, mais elle aura eu le mérite de vous divertir pendant près de deux heures.

Beaucoup plus lise dans sa forme, mais ponctué de beaux éclats picaresque, Rhum Express doit finalement se voir comme un hommage posthume rendu par Johnny Depp, au journaliste star de Rolling Stone, dont l'acteur était devenu un proche. (...) On aurait tout de même aime que le film baigne plus dans les vapeurs de rhum, mais on doit logiquement s'incliner devant la performance habitée de Johnny Depp.

Produit par Johnny Depp, Rhum Express est la deuxième incursion de l'acteur dans le monde déjanté de Hunter S. Thompson (après Las Vegas Parano de Terry Gilliam), père du journalisme gonzo, qui fut aussi son ami. Réalisé par Bruce Robinson, le film explore la jeunesse de Thompson à Porto Rico dans un style sobre, dévoué à ses acteurs.

Il y a des films qui ont tout pour eux et qui passent à côté, c'est le cas de Rhum Express. Un scénario adapté d'un roman de Hunter S.Thompson, des personnages truculents un cadre de rêve, des stars au générique, un peu de vaudou, de sexe, d'aventure et d'humour et au final un film qui se voit sans déplaisir, mais sans grand enthousiasme. (...) manque de rythme, d'inspiration et surtout de style. Bruce Robinson n'apporte rien au projet et nous laisse frustrés (...) Dommage!

Mais la plus grande réussite du film, la jubilation irrémédiable qu'il procure, est due à ses personnages et aux acteurs qui les interprètent. Johnny Depp est parfait dans ce rôle d'antihéros, enveloppé de vapeurs d'alcool, qui sort de son état d'anesthésie générale grâce à un sursaut moral.

(...) Le film convoque un glamour hollywoodien un peu désuet, mais pas désagréable à l’heure du tout numérique.

Treize ans après "Las Vegas Parano", Johnny Depp rempile dans le rôle de Hunter S. Thompson, inventeur du journalisme gonzo et héros de la contre-culture US. Adapté d’un roman de jeunesse de Thompson relatant ses frasques dans le Puerto Rico des années 1950, le film entend éclairer sa vocation et sa haine des "salauds de capitalistes". Sauf qu’il se perd un peu en chemin. Réalisé à la va-comme-je-te-pousse par un Bruce Robinson qui se repose un peu trop sur son acteur, "Rhum Express" possède un petit charme débraillé, mais peine à rendre sensible l’importance de l’héritage de Thompson.

La faconde déjantée de Thompson est noyée dans un scénario sans fil conducteur, à la limite du frelaté. (...) Un verre ça va, trois verres...

L'intrigue ne vaut pas un clou, mais Depp tient bien la bouteille (de rhum) au fil de beuveries dantesques. Bourré mais digne, il a le chic de ne pas sombrer dans cette histoire mollement réalisée par un certain Bruce Robinson

Dix-huit ans après Jennifer 8, Bruce Robinson revient à la réalisation avec Rhum Express, adapté d’une nouvelle de Hunter S. Thompson. Un retour plus que mitigé...