Titre original Nuevo orden
Date de sortie 2 septembre 2022
Réalisé par Michel Franco
Avec Naian González Norvind , Diego Boneta , Mónica Del Carmen
Scénariste(s) Michel Franco

Synopsis

Un mariage mondain est interrompu par l'arrivée d'invités importuns.

Critiques de Nouvel ordre

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Ne pas se fier aux premiers instants calmes de Nouvel ordre, préparatifs d’un mariage au sein de la haute bourgeoisie de Mexico. Ils seront brefs et à l’exact opposé de ce qui suit : une plongée brutale au cœur du chaos né de la révolte des laissés- pour- compte d’une ville aux disparités sociales insoutenables puis de sa répression ultra- violente par des militaires imposant un « Nouvel ordre » encore plus inégalitaire que l’ancien, permettant aux grosses fortunes de paisiblement continuer à s’enrichir. Ceux qui, depuis Daniel y Ana, pointent du doigt Franco comme un cinéaste de la misanthropie à l’instar d’Haneke ou Lanthimos, ne vont pas se réconcilier avec lui. Et de fait, Nouvel ordre est un film clivant, déplaisant et pourtant passionnant. Car au- delà de sa réelle maestria dans la manière d’orchestrer le chaos à l’écran - en alternant longs plans séquences et montage plus saccadé, en laissant une large place au hors champ pour suggérer l’horreur au lieu de simplement la montrer -, ce film ne tombe jamais dans le piège de se complaire dans la violence. Il décortique juste à travers l’exemple de deux familles le mécanisme qui conduit à cette impossibilité de ne pas se révolter des plus pauvres quitte à être manipulés par des réactionnaires encore pires que le pouvoir en place. Il y a d’un côté cette famille bourgeoise, croyant les murs de sa résidence assez hauts pour ne jamais être atteinte par les soubresauts de la rue, et de l’autre celle d’un ancien employé de maison dont la femme a besoin d’une opération hors de prix. Et plus encore que les scènes d’assassinats gratuits qui vont suivre, ces moments où les plus riches font du bout des doigts l’aumône à cet homme qui leur fut si dévoué tout en se gargarisant de leur « générosité » se révèlent insoutenables. Franco sait traduire l’humiliation par ces quelques secondes qui traînent, par un regard baissé qui exprime la honte. On pourrait croire à de la caricature sauf que Franco exprime bel et bien une réalité, celle qui, depuis la conception de ce film, n’a cessé d’embraser les rues européennes comme américaines. Et il transcende le film à sujet en nous propulsant dans un ouragan aussi haletant qu’oppressant. Noir, c’est noir. Dans Nouvel ordre, on cherche en vain l’espoir !

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