Toutes les critiques de Master Gardener

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Un homme tourmenté par sa propre morale. Une morale sans cesse fragilisée, donc prête à vaciller. Avant-hier un aumônier (Les Chemins de la rédemption), hier un joueur de poker (The Card Counter) aujourd’hui un herboriste, l’auteur de Taxi Driver transpose son schéma narratif de film en film, tel un peintre répétant inlassablement son motif pour le transfigurer. Schrader croit en l’humain, à sa beauté diabolique. L’idée est d’en éprouver les contours à l’aide d’une mise en scène de plus en plus épurée et stricte – sous haute influence bressonienne – qu’il contrebalance par la chaleur des sentiments. Ce Master Gardener, faussement programmatique, émeut surtout par son incarnation. L’australien Joel Edgerton, tout en fébrilité nerveuse, avance dans ce drame à la lueur d’une culpabilité sous-terraine. Fort.