Les opportunistes

Sur une route, de nuit, un serveur de restaurant se fait renverser. Flash-back, dix mois auparavant. Les familles Ossola et Bernaschi se rapprochent. Les premiers sont arrivistes, les seconds sont outrageusement riches... "The Human Capital", titre du roman de Stephen Amidon dont est tiré le film, aurait mieux convenu à ce portrait d’une Italie en déliquescence. Le constat s’avère très appuyé, mais la structure – l’intrigue successivement racontée par trois personnes –est habile et les comédiens, les Valeria (Bruni Tedeschi et Golino) en tête, sont bluffants.

Parmi des acteurs épatants, on note trois belles et grandes actrices dont les personnages apportent nuance et contradiction à ce portrait féroce : la jeune Matilde Gioli une révélation face à Valeria Bruni Tedeschi et à Valeria Golino, toutes deux excellentes.

Un film choral fascinant. Un divertissement fort réjouissant. Une galerie de portrait vitriolée riches en héros savoureux. Si l'ensemble est parfois un brin fouilli, une belle brochette d'acteurs emporte l'ensemble.

Un drame (...) habilement maîtrisé.

Un minestrone pas indigeste mais sans beaucoup de goût. (...) Un tableau de l'Italie acide et piquant. Le cadre est là, les sombres couleurs accrochent l'oeil et la forme dramatique intrigue. Mais tout reste en surface. Le trop grand nombre de sujets abordés interdit de les approfondir.

Ni navet, ni chef-d’œuvre, "Les Opportunistes" se regarde sans déplaisir. Le film commence à la manière d’une satire sociale et se termine en thriller. Si le casse-tête policier perd un peu en intérêt, la peinture sociale qui sous-tend l’intrigue est, elle, assez réussie, quoiqu’un peu trop caricaturale. Valeria Bruni Tedeschi est impeccable en richissime Italienne en proie à la mauvaise conscience et à l’ennui. Elle parvient à se jouer d’elle-même avec un détachement et un talent qui forcent l’admiration.

L'image est toujours aussi soignée, les pions de cette intrigue à tiroirs évoluent dans un scénario savamment agencé. Mais au final, c'est un récit boiteux qui prend forme malgré quelques coups d'éclat et le jeu indomptable de la toujours très convaincante Valeria Bruni Tedeschi.

Au bout du compte, une comédie dramatique qui ne manque pas d’intérêt mais où trop de thèmes se croisent sans qu’aucun ne s’impose réellement.

"Ces Opportunistes", adaptés du roman de Stephen Amidon, au titre d'ailleurs bien plus explicite, "Le Capital humain", reposent aussi et surtout sur l'interprétation de Valeria Bruni Tedeschi, qui réussit à rendre émouvant son personnage d'Emma Bovary en Prada.

Lesdits “opportunistes” font des archétypes du polar un principe de freak show, où les personnages ne trouvent leur voix qu’en se repliant sur leur caricature, telle l’épouse esseulée du caïd, version bouffonne de Carmela Soprano ou de Kay Corleone. Rien de nouveau, et même un certain goût de rance.