Toutes les critiques de Les chiens errants

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Tsai Ming-liang creuse le sillon de ses précédents films, ajoutant une pointe de désespoir à ce portrait d’une famille décomposée qui hante Taipei. Comme d’habitude, l’élément liquide prédomine. Alors que La Saveur de la pastèque ruisselait de sperme, cette fois l’écran est inondé de larmes. Celles des adultes qui, après avoir presque tout perdu, se consolent avec ce qui leur reste : la garde de leurs enfants et une certaine sérénité face à l’inutile agitation du monde. Les objets pleurent aussi, telle cette maison maculée de coulures, peut-être d’avoir assisté à trop de ruptures. Sans oublier le ciel, puisqu’il pleut jour et nuit sur la ville. Comme toujours, les plans sont délibérément composés et rythmés. Lee Kang-shen, l’interprète fétiche du cinéaste, qui a pris du poids, surprend encore, comme lorsqu’il se met à dévorer un chou tout cru. Ce film n’est pas pour tout le monde, mais les habitués se régaleront.

Les critiques de la Presse

  1. Les Cahiers du cinéma
    par Nicolas Elliott

    Tsai Ming-liang trouve ici le point limite, l’au-delà de son cinéma, événement rare auquel de mémoire récente on ne peut que comparer "Inland Empire" de David Lynch. Mais là où le cinéaste américain s’engouffrait dans son empire intérieur, Tsai s’ouvre au monde.

  2. A voir à lire
    par Camille Lugan

    Les chiens errants est une fable âpre sur la misère contemporaine, poussée aux limites du formalisme par son maître d’oeuvre Tsai Ming-Liang.

  3. Excessif / TF1 News
    par Romain Le Vern

    Les chiens errants ressemble à un film de fin du monde où la flamme menace de s'éteindre, passant au gré de longs plans-séquences (et pourtant imperceptiblement) de l'apocalypse à la post-apocalypse, du vérisme au fantastique. (...) Une croyance aveugle pour surmonter une réalité insupportable, réduite à une succession d'épreuves inhumaines. S'ils perdent leurs illusions, les personnages meurent. Ainsi, même lorsque tout s'écroule, Tsai Ming Liang a l'élégance de les étreindre d'amour, de les mettre dans la lumière pour qu'ils ne s'éteignent pas.

  4. L'Humanité
    par Dominique Wideman

    L’intrigue s’efface au profit de toutes les dimensions créatives d’un artiste qui revient aux motifs et ne se répète jamais. Un film immense.

  5. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Son dernier opus, "Les chiens errants", est ce qu'on peut appeler un film radical, mais il s'agit surtout d'une oeuvre sublime (...).

  6. Chronic'art
    par Sébastien Bénédict

    Si Tsai Ming-liang semble pour le moins désabusé, il n’en est pas moins traversé par une rage et une puissance retrouvée qui font des Chiens errants son plus beau film depuis longtemps.

  7. Les Inrocks
    par Luc Chessel

    Un nouveau film tendu et radical et une rétrospective à la cinémathèque française : le beau retour d’un auteur phare des années 90.

  8. Libération
    par Olivier Seguret

    "les Chiens errants" se compose d’un assemblage de matériaux bruts qui forment l’absolu du cinéma : des plans, des lumières, des sons, des corps. A quoi s’ajoute naturellement cet élément dont Tsai Ming-liang est peut-être le plus grand maître contemporain : le temps.

  9. Paris Match
    par Yannick Vely

    Alors bien sûr, le nouveau film de Tsai Ming-liang n’est pas un objet facile à voir ou même à apprécier, tant il nous enferme dans la propre psyché du démiurge et de son monde aussi sombre qu’un diamant noir. Mais la proposition de cinéma est forte, belle et surtout unique.

  10. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Les longs plans-séquences qui ponctuent cette oeuvre inattendue ont besoin de votre accord pour exister. Mais une fois la chose faite, le film, (...) se transforme lentement en un très déroutant voyage et ces deux heures dix-huit minutes vous feront partager un autre rythme dans un autre monde.

  11. Télérama
    par Jacques Morice

    La vie d'un nécessiteux, qui gagne péniblement sa vie comme homme-sandwich et squatte avec ses deux enfants un appartement désaffecté. Une forme de dignité étrange persiste dans ce monde de précarité absolue, languide mais aussi un peu loufoque, rendu beau par le regard éminemment poétique de Tsai Ming-liang.

  12. Time Out
    par Alexandre Prouvèze

    ‘Les Chiens errants’ s’affirme comme une œuvre exigeante et hors norme. Qui en agacera beaucoup, mais bouleversera certainement les autres.

  13. Le JDD
    par Alexis Campion

    Tsai Ming-liang livre ici des plans très contemplatifs et composés, parfois d’une fixité exaspérante. Mais, il signe un film ambitieux, étiré, plastique, surtout désolé, car habité par la tristesse infinie d’une
    humanité ensevelie de larmes, d’injustices. Une oeuvre lyrique, trop radicale et troublante pour plaire à tout le monde, mais qui saura ensorceler cinéphiles et initiés.

  14. Le Canard Enchainé
    par David Fontaine

    Le réalisateur Tsai Ming Liang (...) use et abuse de plans fixes interminables (...). Des moments de grâce surnagent.

  15. Culture box by france Tv
    par Jacky Bornet

    Sublime et ennuyeux, "Les Chiens errants" joue d’une esthétique de la fange pour interroger le regard du regardant au regardé. Un tel détournement formel d’un contexte social si éprouvé, au coeur du film, n’est pas dérangeant, mais presque gênant.

  16. Les Fiches du cinéma
    par François Barge-Prieur

    Tsai Ming-liang livre un film âpre, lent, et profondément mélancolique. “Les Chiens errants” flirte souvent avec l'ennui, même si, parfois, affleure une émotion brute assez troublante.

  17. Ouest France
    par La rédaction de Ouest France

    On peut être fasciné ou exaspéré (...) Mais pas indifférent.

  18. TLC - Toute la Culture
    par Goeffrey Nabavian

    Avec ce dixième film, le taïwanais Tsai Ming-liang plonge dans la noirceur. Ici, plus de numéros musicaux. Lenteur, sobriété, rage, mais aussi poésie, et talent cinématographique à l’état pur, qui se manifeste par moments… Avis aux amateurs. Qui pourront goûter, après une heure et trente-cinq minutes difficiles, car pas assez viscérales, quarante minutes d’une atroce beauté.

  19. Positif
    par Hubert Niogret

    Tsai Ming-liang serait-il devenu un cinéaste maniéré, qui n'a plus grand-chose à exprimer et se contenterait de filmage avec des plans superbes mais relevant plus d'installations plastiques pour un musée que de formes dramaturgiques ?

  20. StudioCiné Live
    par Laurent Djian

    Avec l'errance d'une femme et ses deux enfants dans Tapei, Tsai Ming-liang pousse très - trop - loin le bouchon de la radicalité.

  21. Nouvel Obs
    par Nico Schaller

    Où est passé le geste poétique, burlesque, iconoclaste du réalisateur de "la Saveur de la pastèque" dans cette succession de tableaux figés et interminables dont on comprend au bout de 2 heures 20 d’ennui abyssal qu’ils mettent en scène la survie d’une famille en marge de la société à Taipei ?