Toutes les critiques de Le Voyage aux Pyrénées

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gael Golhen

    Le voyage aux Pyrénées, né d'une frustration et d'un désir d'urgence, est leur film le plus libre, le plus fou et, sans doute, le plus beau. L'histoire n'a pas d'importance (...). Ce qui compte, ici, c'est le bric-à-brac farfelu, le terrain de jeu absurde balisé des rencontres folles. Après le lunaire Peindre ou faire l'amour, ce Voyage..., drôle, culotté et bourré de trouvailles visuelles, est un poème virgilien qui radicalise les obsessions des deux frangins. Et confirme leur statut de cinéastes à part, labourant un champs d'expérimentations sensorielles uniques et passionnantes.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Entre Tintin au Tibet et les plus folles audaces d'un [people rec="0"]Alain Resnais[/people], les frères Larrieu accouchent avec Le Voyage aux Pyrénées d'une fantaisie débridée, qui explore de façon quasi mystique l'étendue des légendes montagnardes.- Exprimez-vous sur le forum cinéma Changement de ton pour les frères Larrieu. Après Peindre ou faire l'amour, qui abordait le couple de façon grandiloquente au risque de paraître superficiel, ce Voyage aux Pyrénées fait triompher la fantaisie de ses auteurs et la douce folie de ses personnages. Soit un couple de comédiens à succès (Alexandre Dard et Aurore Lalu) qui vient passer des vacances dans une vallée des Pyrénées, histoire de mettre fin aux crises de nymphomanie de madame. Dès les premières scènes, l'ambiance de fable espiègle rappelle le "alain resnais" rec="0" de Smoking/No smoking : même étude du couple quinqua, même absurdité des personnages environnants et même théâtralité des dialogues, dans une mise en place de haute volée. Derrière l'énormité des situations, qui risque de faire jaser (comme la fascination pour cet ours anthropomorphe qui « pisse debout » avant de s'adonner à des caresses avec Sabine Azéma dans la pénombre d'une cabane abandonnée), les Larrieu mettent en place un subtil jeu de correspondances avec l'inconscient, les peurs de l'enfance et le vertige de l'inconnu. Que se passe-t-il lorsque le citadin moderne se retrouve coupé des autres humains ? Comment le désir et l'intellect réagissent-ils lorsqu'ils se retrouvent livrés à eux-mêmes au sein d'une nature intimidante ? En mettant en avant l'harmonie des corps sur fond de mysticisme et de rites ancestraux, arnaud larrieu et Jean-Marie Larrieu trouvent une liberté et une consistance qui faisaient défaut à leur précédent film. A l'image d'un katerine dont la peformance de moine chanteur s'avère nettement plus solaire que dans Peindre ou faire l'amour, les frangins jouent en permanence sur le décalage mais en trouvant toujours le bon ton et la bonne situation. Jean-Pierre Darroussin tombe en admiration devant une Arly Jover dont la présence en montagnarde passerait pour improbable dans tout autre film, et c'est toute l'intensité du premier coup de foudre qui se trouve convoquée. La voix de Sabine Azéma se met soudain à habiter le corps de son moustachu mari, et c'est une jolie variation sur la tyrannie du corps qui se met en place pour de longues minutes. Enfin, en joignant à sa fantaisie une réflexion sur le métier de comédien, Le Voyage aux Pyrénées offre une dimension supplémentaire aux performances de ses interprètes. La société ne voit-elle en ces hommes et ces femmes que des pantins dénués de sentiments ? Un acteur cesse-t-il de jouer lorsqu'il est en vacances ou demeure-t-il toujours en représentation ? Si la frontière est trouble, elle s'avère porteuse d'une insondable poésie, à laquelle les frères Larrieu ont bien fait de s'intéresser. Le Voyage aux PyrénéesDe arnaud larrieu et Jean-Marie LarrieuAvec Jean-Pierre Darroussin, Sabine Azéma, katerineSortie en salles le 9 juillet 2008Illus. © Diaphana Films  - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils festival de cannes, quinzaine des réalisateurs, réalisateur sur le blog cinéma- Lire les critique de Un homme, un vrai et Peindre ou faire l'amour- Archives : une interview des frères Larrieu sur Flu

  2. Le JDD
    par Danielle Attali

    La fin fait monter le délire d'un cran. Les Larrieu, en pleine forme t inspirés par les mythes montagnards, ont tissé une intrigue délirante qui met franchement de bonne humeur et nous fait souvent nous tordre de rire. Dommage que le scénario ne soit pas tendu d'un bout à l'autre du film.

  3. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Fantaisie bucolique qui se meut en comédie fantastique, ce voyage recèle une loufoquerie rare et bienvenue dans le cinéma français. Entre un ours bizarre dont s’éprend Aurore, une hôtelière amoureuse, son mari tibétain qui ne parle pas français, quelques moines chanteurs adeptes du naturisme, les rencontres qui parsèment le chemin d’Aurore et d’Alexandre sont pour le moins inattendues, drôles et poétiques. Après « Peindre et faire l’amour », voici « Jouer et faire l’amour » où des acteurs sans public laissent libre cours à leur imagination. Quelle fraîcheur que ce voyage !