Toutes les critiques de La Liste De Carla

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Anne Diatkine

    Le spectateur est témoin non seulement des difficultés inhérentes à cette mission - conflits d'intérêts notament - mais aussi de la solitude de la femme la plus protégée au monde qui se bat sans relâche, tandis que les veuves du massacre de Srebrenica attendent que justice soit faite.

  2. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Carla Del Ponte laissera une trace dans l’histoire, celle d’une volonté, d’un combat pour que justice soit faite et que des épouses, des mères, des femmes, bosniaques voient les bourreaux de leurs maris et de leurs fils enfin condamnés. Un document exceptionnel, 95 minutes en compagnie d’une femme remarquable, seule contre tous. A. G.

  3. Télérama
    par Blottière Mathilde

    Face à l’immense soif de justice qu’elle se doit d’étancher, l’impuissance est pour elle le pire des scénarios. On peut regretter que des raisons de sécurité éloignent trop souvent la caméra des réunions confidentielles qui sont le cœur de l’action. Malgré tout, cette chronique d’une justice engagée dans une course contre la montre parvient à nous tenir en haleine.

  4. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Si le sujet est beaucoup trop grave pour qu'on prenne ce film à la légère, si le film dispense, par ailleurs, une pédagogie bienvenue, il n'en faut pas moins souligner la faiblesse de sa mise en scène. (...) L'absence d'inspiration s'associant ici à la pauvreté du matériau, le film se contente donc de boucher comme il peut les trous de la narration, par une musique omniprésente et exécrable, destinée à créer une tension illusoire, ou par un commentaire emphatique qui ne fait qu'accuser son impuissance.

  5. Fluctuat

    En suivant l'équipe de Carla Del Ponte, chargée de l'arrestation des criminels de guerre du conflit yougoslave, le documentaire de Marcel Schüpbach met à jour les rouages de la diplomatie internationale. Décryptage instructif d'un travail délicat et nécessaire.
    - Exprimez-vous sur le forum La liste de CarlaHabituée des grandes luttes (drogues, crimes organisés, financement de la Mafia), Carla Del Ponte, procureur du Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), est parvenue, depuis 1999, à arrêter, et juger, la plupart des 161 noms de sa fameuse liste. Mais de gros poissons (Karadzic, Mladic, Gotovina) courent toujours...Ne disposant pas de forces de police, les recherches du TPIY sont soumises au bon vouloir d'Etats dont les promesses, délicates à remettre en cause, ne sont guère suivies d'effets. Logique car, pour se maintenir au pouvoir, les gouvernements serbes ou croates ménagent leurs citoyens qui considèrent ces criminels comme des héros nationaux. Ainsi, coincés entre une opinion nationale et des pressions internationales contraires, les résultats ne sont-ils jamais à la hauteur des discours... sauf s'il existe un levier. Sollicité pour donner un avis sur l'entrée d'un pays dans l'U.E., le TPI peut, par exemple, lier son accord aux efforts fournis par l'Etat pour retrouver les fugitifs. Et la promesse d'intégrer l'espace économique européen devient alors un formidable moyen de pression pour permettre au tribunal d'avancer ses pions.Mais cette forte imbrication d'intérêts supérieurs et contradictoires est à double tranchant. Ainsi, les E.U. sont-ils nommément soupçonnés d'accords allant à l'encontre du TPIY. Financé (272 millions d'euros !) par des Etats dont les objectifs lui sont parfois contraires, sa mission se révèle bien délicate.Même si les portes se ferment souvent devant la caméra, la voix off et la parole, après coup, de la juge et de son conseiller, éclairent suffisamment les zones d'ombre pour nous permettre d'appréhender les différentes situations. De plus, pour éviter le piège de l'hagiographie lénifiante, Marcel Schüpbach monte, en parallèle, les témoignages des veuves ou mères de Srebrenica. Si leur parole installe un fonds émotionnel qui relativise le travail du TPIY, elle a surtout le mérite d'ancrer le récit dans une réalité dont les discussions de salons des hautes instances internationales sont irrémédiablement éloignées.Peu spectaculaire, ce travail harassant de fourmi, se drape pourtant d'une tension inattendue lors de l'allocution de la juge au Nations-Unis. Sans dramatisation excessive, mais dans une construction qui évoque le M. Smith au Sénat de Frank Capra, Carla Del Ponte prend enfin la position d'héroïne qu'elle semblait refuser tout au long du film et défend crânement son bifteck.Alors que l'arrêt du TPIY est programmé pour 2008/2010, ce documentaire est une manière de justifier le travail accompli aux yeux d'instances internationales qui la financent, lui réclament des résultats, mais lui mettent aussi des bâtons dans les roues. Evoquer publiquement son action place ses donneurs d'ordre face à leurs contradictions. Parce qu'elle n'a pas grand-chose à perdre (sa mission prend fin en septembre 2007), l'intelligente juge accepte donc l'exercice sans jamais perdre le contrôle de son discours ou de son image. Dommage , cependant, qu'en lavant les E.U. des soupçons formulés plus tôt, elle maintienne l'ambiguïté d'un discours toujours contraint mais que l'on devine animé des meilleures intentions : faire avancer la justice... même au prix de petites manipulations.Garante d'un ordre moral basé sur des compromis permanents, sa ténacité est nécessaire pour maintenir l'illusion d'une justice. Afin d'éviter tout sentiment d'impunité, son action est sûrement plus essentielle encore à l'équilibre du monde qu'aux veuves de Srebrenica... car, comme le dit l'une d'elle, « les morts ne reviennent jamais », alors que «...sans justice, le monde s'écroule » (georg wilhelm friedrich hegel). La liste de Carla
    De Marcel Schüpbach
    Avec Carla Del Ponte
    Sortie en salles le 9 mai 2007Illus. © Pierre Grise Distribution
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