La corde

Deux jeunes hommes de la bonne société étranglent un de leurs camarades avec une corde. Meurtre gratuit, réalisé pour mettre en pratique la théorie d’un de leurs professeurs selon laquelle on est en droit de supprimer un être inférieur, inutile à la société. Les deux nazillons cachent le cadavre dans un coffre du le salon, dressent un buffet dessus et invitent à une party les parents, la fiancée du mort ainsi que le professeur. Dans cet opus hitchcockien adapté d’un fait divers, on parlera peu de suspense (on sait déjà tout du mort et de ses assassins et on se doute bien que le finaud James Stewart va découvrir le pot aux roses), on ne glosera pas non plus sur l’humour du réalisateur sinon pour en noter le côté macabre. Par contre, on admirera la prouesse technique : outre qu’il s’agit de son premier film en couleurs, il s’agit aussi d’un film tourné en un seul plan, Hitchcock passant d’une bobine à l’autre sur la même image, les murs et les meubles s’escamotant sur des roulettes pour laisser passer la caméra d’une pièce à l’autre.