L'hypothèse du Mokélé M'Bembé

Le Mokélé-Mbembé est aux Pygmées ce que le monstre du loch Ness est aux Écossais. Mythe ou réalité ? Certains jurent avoir vu un serpent géant, d’autres un dinosaure cornu. L’explorateur Michel Ballot recueille sans juger témoignages et croyances, préférant se demander si toutes les espèces de la planète ont été découvertes ou si des régions hostiles cachent encore des animaux inconnus. Une manière originale de faire connaître une légende, même si ce documentaire, très lent, est trop peu détaillé pour être captivant.

(...) un film qui questionne la croyance et le statut des images.

Marie Voignier filme une expédition de Michel Ballot, qui se consacre depuis dix ans à prouver l'existence du Mokélé-mbembé, créature mythique, genre de monstre du loch Ness, version camerounaise. Un docu singulier, passionnant, sur la croyance et les rapports de l'Afrique avec l'homme blanc !

Dans la salle de cinéma, la beauté étouffante de la forêt, l'opacité menaçante des eaux, la scansion lancinante des dialogues - qui sont presque des incantations - finiront par "blinder" le spectateur, prêt à se laisser aller au fil de la rivière.

Le film de Voignier, sombre et effacé, sans commentaire ni musique adopte une distance qui fait pense à une sorte de Strip-Tease tropical, la cruauté ironique en moins.

Étonnant portrait d'un homme singulier, à la fois rêveur et lucide, habité par une quête sans fin.

Marie Voignier filme superbement la beauté envoûtante de l'Afrique et capte en filigrane les vestiges de la colonisation.

Cet enthousiasmant documentaire suit les pas de Michel Ballot, explorateur rêveur, dans sa quête du Mokélé-Mbembé, créature mythologique aperçue par les autochtones dans les rivières camerounaises. Un point de départ plaisamment anecdotique, transcendé par une mise en scène poétique dans sa manière de saisir la beauté ensorcelante de l’Afrique et politique dans celle de pister les empreintes encore fraîches du colonialisme.

Voici un très joli film, découvert en 2011 au FID de Marseille et qui, sous ses airs de documentaire ethno-zoologique classique, dissimule à peine un joli poème, tout doux, sans violence, et une fable au plus près du réel sur l’incompréhension entre les civilisations et les modes de pensée humains.

Le film – malgré des longueurs dues aux limites de son " bon sujet " (petit vice artistique contemporain) – crée peu à peu une émotion sensible et juste (...) C'est en affinant ces écarts avec rigueur et clarté que, paradoxalement, il nous permet de mieux arpenter les brumes.

Le Mokélé M'bembé, c'est aussi celui qui prend l'ivoire des éléphants pour s'en faire un lit. Le Mokélé M'bembé, c'est le chasseur d'ivoire, de diamant ou de mercure, c'est le " patron ". En somme, c'est l'homme blanc. C'est tout cela, et c'est aussi un monstre aquatique.

Une métaphore tintinesque du colonialisme, doublée d'un constat sur la vanité de toute entreprise humaine.