Toutes les critiques de Jugé coupable

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Jugé coupable n'est pas la plus remarquable des réalisations de Clint Eastwood. Le film sait néanmoins garder la spectateur en haleine et casse les stéréotypes du genre.
    En fin d'après-midi, il rencontrera le condamné dans le couloir de la mort pour une interview forte en émotions. A 00h01, il sera mis à mort par injection létale. Forte tête, dragueur impénitent et alcoolique repenti, Clint Eastwood est un grand reporter un peu has-been qui doit composer avec une ligne éditoriale démagogique (" just the human aspects " lui répète le rédacteur en chef).Dès qu'il a en main les pièces du dossier, Everett se met à douter de la culpabilité du condamné. Pourtant, entre une promenade au zoo avec sa fille et ses embrouilles adultérines, sa journée est déjà bien remplie et il lui reste peu de temps pour éclaircir la part d'ombre de cette histoire. Obligé d'accélérer le rythme, Everett jettera finalement toutes ses forces dans sa quête de non-injustice.Jugé coupable n'est pas la plus remarquable des réalisations de Clint Eastwood. Le film sait néanmoins garder la spectateur en haleine et casse les stéréotypes du genre. D'abord, aucune scène de jugement n'alourdit la narration. Ensuite, les personnages sont dotés de caractères originaux, qui permettent à Clint Eastwood de tisser des schémas psychologiques inédits entre les héros du film : la femme du journaliste n'est pas une pauvresse résignée. Le directeur de la prison n'est pas une brute raciste. Au fond, Everett apprécie peu le condamné, qui se réfugie spirituellement dans l'abrutissement doctrinaire des Baptistes.Certes, Jugé coupable comporte quelques faiblesses dans la mise en scène ou l'histoire. Néanmoins, le film atteint une force esthétique et morale en jouant sur l'opposition entre la légèreté du monde 'normal' et le caractère implacable d'une machine carcérale qui, aux Etats-Unis, enferme 1% de la population.Jugé coupable
    De Clint Eastwood
    Avec Clint Eastwood, Diane Venora, Bernard Hill
    Etats Unis, 1998, 2h06.
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