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It Follows, titre parfait pour un deuxième long, tellement logique que ça paraît dingue que personne n’y ait pensé avant. Tout ce que vous aviez aimé dans The Myth of the American Sleepover, chronique soufflante de la pyjama party vue comme légende fondatrice de l’Amérique teenage, est à nouveau là. Comme au premier jour, comme la toute première fois. L’empathie folle pour une poignée de kids des suburbs de Detroit, le fantasme d’une autarcie adolescente dont les figures adultes seraient totalement exclues, les adieux à l’enfance vécus comme un été sans fin, et cette peur qui troue le bide quand on contemple l’imminence de son dépucelage… Tout y est, mais désormais servi par une métaphore horrifique à la fois limpide et filandreuse, puritaine et libertaire, où le sexe est vécu, alternativement et parfois en même temps, comme une malédiction et une délivrance. Métaphore elle-même coulée dans un réseau de citations carpenteriennes (des banlieues au crépuscule), de fétichisme lynchien (le velours rouge des cinés de quartier) et de flashs tourneuriens (une piscine à la fin).L’amour qu’on porte à It Follows ne se mesure pourtant pas franchement à ce que le film fait de ses emprunts à Halloween, Blue Velvet ou La Féline, plutôt à la façon dont il s’empare méthodiquement de tous les thèmes et motifs de Sleepover pour les pousser dans le rouge, et observer ensuite là où ça passe, et là où ça casse. Deux films, déjà une œuvre qui a fait le tour d’elle-même et ne demande maintenant qu’à aller voir ailleurs. David Robert Mitchell est un auteur à, hum… suivre, évidemment.
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L’intrigue "d’It follows" est si simple et efficace qu’on a du mal à croire que personne n’y ait pensé plus tôt. Elle dépasse de fait largement le simple hommage à "Halloween – La Nuit des masques", référence évidente jusque dans son utilisation de la musique, également chère à John Carpenter. Pourtant, il s’agit bien d’un véritable film d’auteur, qui utilise les codes du cinéma d’horreur pour mieux évoquer les inquiétudes adolescentes à la veille d’entrer dans le monde adulte. David Robert Mitchell racontait la même chose, mais sur un mode naturaliste, dans son précédent film, le méconnu "The Myth of the American Sleepove", "It follows" creuse le sillon mais en plaçant l’acte sexuel au sommet de la hiérarchie des angoisses, celle de la contamination mortelle. Ce qui l’éloigne de la bigoterie des slashers des années 80, c’est son ambivalence : le sexe est à la fois le problème et la solution, il condamne autant qu’il sauve. La terreur naît des inquiétantes caractéristiques des mystérieux suiveurs. Leur nature protéiforme incite en effet à rester en alerte permanente (tout en ménageant quelques chocs bien sentis), tandis que leur allure lente accentue la peur de l’inéluctable. On n’y échappe que par la vitesse et le mouvement, à condition qu’ils soient incessants. Le cinéaste l’exprime avec une grande économie de moyens, un sens parfait du rythme et un art consommé de la suggestion, jusqu’à une conclusion extrêmement subtile. Hormis une scène de piscine quelque peu maladroite, c’est un sans-faute.
Toutes les critiques de It Follows
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Film d'horreur stylisé, "It Follows", du jeune réalisateur David Robert Mitchell, est un des plus beaux films de ce début d'année.
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"It follows" est un film de genre fort et pertinent, au discours d’une richesse d’interprétations épatante.
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Des frissons magnifiques, de ceux qui dévorent notre rétine et s'y gravent à jamais, quand la peur se mêle avec grâce à la mélancolie.
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Dès l'introduction, c'est le choc. On est quelque part entre la malédiction de "Ring" et l'angoisse de "Halloween, la nuit des masques". En plus d'être un grand film de trouille, "It Follows" s'apprécie aussi comme un très beau film sur l'adolescence, sur les heures mortes, la découverte du corps, la quête de soi, la fin du groupe.
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Un très beau film dans la mesure où il se laisse lui-même contaminer par notre époque.
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Tendre, remarquablement ingénieux et terrifiant.
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Remarquable à tous points de vue (forme, scénario, densité, thématique), cette œuvre apporte un sang revivifié au film de genre en parvenant, sans esbroufe, ni surenchère, à distiller une peur à la pureté saisissante.
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Une pépite. Un film culte instantané. Un chef-d’œuvre, aussi.
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David Robert Mitchell emprunte les codes du slasher pour mieux les trahir et les réinventer. Il n'est pas le premier à jouer la carte de la sexualité et de ses troubles comme moteur du cinéma d'effroi. Mais il le fait avec une perversion qui fait passer beaucoup de ses modèles pour des romans de la Bibliothèque rose.
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IT FOLLOWS se savoure comme un futur film culte, quelque part entre LES GRIFFES DE LA NUIT et le BREAKFAST CLUB. Après ce film, vous ne regarderez plus jamais derrière vous, comme avant.
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Constamment inventive et élégante, la mise en scène de David Robert Mitchell déploie dans le champ du film fantastique une théorie de la libido de la connaissance.
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Allez, n’ayons pas peur des mots : un grand slasher de premières fois.
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D’une singularité remarquable au niveau de sa mise en scène, sa lumière et sa musique, It Follows installe progressivement le malaise avec ses images plastiquement saisissantes d’une ville fantôme dans laquelle évoluent l’héroïne et ses amis venus pour l’aider. David Robert Mitchell fait monter la tension en distillant au compte-gouttes, et avec une économie de moyens, des visions de cauchemar, dont certaines devraient hanter pour longtemps les spectateurs.
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La paranoïa qui s’empare d’un héros menacé jusque dans les actes les plus banals de sa vie se communique au spectateur qui finit, lui aussi, par se sentir suivi. Au point de sortir de la salle en regardant par-dessus son épaule.
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Cette idée de zombie sexuellement transmissible ne déparerait pas l'une de ces séries B qui enchantent les étés adolescents. D'autant qu'elle est mise en scène avec une efficacité sans pitié, enchaînant les longs plans serrés qui laissent la menace hors champ et les surgissements de créatures répugnantes. Et, surtout, une fois le choc initial surmonté, son film se révèle sous un tout autre jour. Il finit, par des moyens que le cinéaste demande de ne pas révéler, par prendre à rebours le puritanisme de son postulat de départ, le fameux « tu couches, tu meurs » cher au cinéma d'horreur adolescent.
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David Robert Mitchell sait qu’il met les pieds dans le plat, mais en joue assez bien, distillant d’emblée un climat d’horreur avec une introduction très efficace, puis exposant les termes de son intrigue, tout en concoctant des scènes de pure frayeur.
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David Robert Mitchell fait monter la tension en distillant au compte-gouttes, et avec une économie de moyens, des visions de cauchemar, dont certaines devraient hanter pour longtemps les spectateurs. Si la métaphore est évidente (un mal inoculé par le biais d’une relation sexuelle qui se transforme en chaîne mortelle), le mystère et la paranoïa contaminent un récit qui alterne frayeur et humour. Une belle surprise.
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Avec une rare économie de moyens et un sens du hors champ « tourneurien », David Robert Mitchell signe un film de morts vivants au premier degré, dénué de l'ironie qui parasite souvent ce genre.
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C'est dans cet équilibre instable entre chronique adolescente et film d'horreur, entre douceur et violence, entre le murmure sourd des dialogues et l'emphase oppressante de la musique et des effets sonores qu'"It Follows" puise sa beauté et son mystère.
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David Robert Mitchell se frotte au cinéma d'horreur, adoptant pour ce faire une approche d'esthète, doublée d'une perspective politique. Loin de la tendance sensationnaliste, hyperviolente et gore, qui caractérise le genre aujourd'hui, ce beau film s'inscrit plutôt dans une tradition de la suggestion, héritière de Jacques Tourneur.
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Un souffle nouveau au film d’épouvante grâce à une mise en scène subtilement angoissante, qui vous prend aux tripes et vous fait vous retourner plusieurs fois dans la rue en sortant de la salle de ciné.
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"It Follows" est une ronde infernale et une puissante métaphore (...) Mitchell a l'intelligence de ne pas donner d'explications. Sa mise en scène suffit à tenir en haleine le spectateur.
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"It Follows" est à la fois flippant et touchant, film d'horreur en loucedé et film d'apprentissage ombreux, qui pointe exactement les bouillonnements intimes de l'adolescence.
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Cette histoire, certes un rien bateau et puritaine, de malédiction qui se transmet entre jeunes gens comme une traînée de gonorrhée dans une périphérie urbaine de la deep America porte sur elle l’empreinte d’une influence mûrie de Tourneur, Carpenter, Wise ou encore Shyamalan, mais surtout la marque gracile d’un principe de tendresse dans l’inquiétude qui en fait tout le prix.
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Un film doté d’une ambiance rétro, un exercice excellent sur l’atmosphère et l’illusion.
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Un film d’horreur satisfaisant grâce à la manipulation astucieuse sur les sonorités, l’atmosphère et les tensions.
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Les interprètes sont très bons. On vibre avec eux. Et on a peur. Car oui, "It follows" fait peur.
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Le plus gênant reste le scénario. David Robert Mitchell a imaginé une solution pour que ses personnages se débarrassent de leur virus mortel : le refiler aux autres en couchant avec eux ! Une idée que le regard douteux du cinéaste rend parfaitement dégueulasse...