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Mais ici, l’ambition est aussi alléchante sur le papier que décevante à l’écran. L’émotion est diluée dans une mise en scène pompeuse et sucrée, bourrée d’effets numériques voyants et de mouvements de caméra injustifiés. Et ce malgré quelques séquences originales telles que la réalisation de la fresque avec de pauvres paysans qui, jouant les modèles, créent la pagaille ou l’étonnante agonie du père, entouré de voisins qui lui « transmettent » des messages pour l’au-delà. En resserrant l’action et en multipliant ces moments, Tornatore nous aurait embarqués. Un comble : la musique envahissante d’Ennio Morricone ne fait qu’alourdir ce récit qui s’étire péniblement sur 2 h 40...
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Mais, à force de clichés folkloriques, de décibels (tout le monde hurle en dépit du bon sens), de surcharge visuelle et de nationalisme tendance révisionniste, on se retrouve devant l’équivalent made in Berlusconi des monstruosités "épiques" jadis commanditées par Staline. Mamma mia !
Toutes les critiques de Baaria
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Cinéaste affectif, Tornatore traite son sujet à la manière d'un long feuilleton populaire, par épisodes brefs et pittoresques ponctués de grands mouvements de caméra à la grue, qui font passer de l'intime au collectif. Même s'il y a quelques temps faibles, et des facilités, le récit convainc par sa simplicité, son élan, son pittoresque chaleureux.
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Non loin de Lattuada ou de Fellini auxquels il rend hommage, très rythmé, emballé de façon virtuose, Baaria est un long (trop long, peut-être) cri d'amour à un cinéma transalpin que l'on croyait perdu, celui de la truculence latine à inflations verbales, de la kermesse collective, d'une sorte de pagnolade alternant cocasse et émotion, dont il retrouve la recette en tournant délibérément le dos au néoréalisme pour jouer des effets de farce ou des flonflons lyriques.
Tornatore a le sens du spectacle, un sens inné pour transformer des blagues en épisodes homériques. Les clins d'oeil à cet art qui l'enchanta petit abondent. Il en fournit un florilège dans une séquence qui répond à celle des baisers interdits de Cinema Paradiso : l'identification par un gamin de bouts de pellicule rescapés de quelques chefs d'œuvre. -
A trop vouloir en montrer et émouvoir à tout prix, Giuseppe Tornatore est complètement passé à côté de la dimension historique de son sujet. Il ne fait aucun doute du talent du cinéaste, la photographie d’Enrico Luccidi est par ailleurs superbe et les décors sont grandioses. De même le couple phare du récit est convaincant. Pourtant, au final, on ressort déçu, avec l’agaçante sensation d’avoir assisté à un spot promotionnel de l’office du tourisme de Baaria plutôt qu’à une oeuvre homogène retraçant avec finesse l’Histoire de l’Italie.
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Les souvenirs d'enfance de Tornatore dans le petit village de Sicile où il a grandi ne donnent pas lieu à ce mélange de grande saga familiale et de grande fresque historique visiblement recherché. Comme dans le monde de Don Camillo, tout est petit, tout est Panzani.
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Cinquante ans de l'histoire d'une petite ville sicilienne, vus par un réalisateur qui écrit des scénarios comme d'autres collent des vignettes, et qui se prend pour Sergio Leone. Et qui n'est pas.