Après des études d'architecture et un passage au Centro sperimentale (Rome), il devient assistant de Luigi Zampa, puis travaille en France avec Jean Delannoy (la Minute de vérité, 1952) et Yves Allégret (Nez de cuir, id.). Après un dernier assistanat sur un film de Zampa (Processo alla città, 1952), il réalise Ci troviamo in galleria en 1953, où il découvre la jeune Sophia Loren. Son deuxième film (il dément avoir réalisé D'Artagnan, chevalier de la Reine I Cavalieri della regina, 1955) annonce les thèmes et la tonalité d'une grande part de son uvre : les Amoureux sont une préface aux films des années 60 des Garçons à la Corruption avant que Bolognini s'égare dans des films à sketches sans grand intérêt. Il y a pourtant dans cet ensemble, à quoi collaborèrent Moravia, Pasolini, Pratolini, des chefs opérateurs excellents (Leonida Barboni, Armando Nannuzzi, par ex.), une vision très personnelle, particulière à Bolognini, à partir d'uvres littéraires très différentes signées de Pasolini, Moravia, Svevo, Brancati. Dissolution, folie, corruption et solitude Mastroianni dans le rôle du bel et impuissant Antonio sont le lot de personnages plus ambigus, moins frustes (même dans Ca s'est passé à Rome) que leurs frères aînés du néoréalisme. Antonioni, Fellini, Bolognini sont revenus au travail en studio, avec des films qui imposent un univers nocturne, une autre réalité. La fin de Senilità sur le port, le soir, est une aussi belle traduction des pages d'Italo Svevo que les jeux, les regards, les silhouettes sous le soleil le sont des ténèbres qui montent dans le cur d'Agostino, le jeune héros de Moravia, lorsqu'il découvre avec la sexualité l'aventure de sa mère. Si les thèmes sont d'autant plus proches de ceux de Pasolini que ce dernier fut scénariste de Marisa la civetta (1957), dans les Garçons (adaptation de son roman Ragazzi di vita), le Bel Antonio et Ca c'est passé à Rome, la tonalité, la manière de Bolognini sont indéniablement originales ; un charme, aussi, éclatant dans le film délicieux qu'est Mademoiselle de Maupin, d'après Théophile Gautier. À partir de 1969, il confie presque toujours la photo à Ennio Guarnieri. Aux blancs et noirs raffinés succède le colorisme, et Bolognini lui accorde une valeur quasi picturale, au point (qu'on lui reproche naturellement) de composer ses plans jusqu'à faire songer aux vedutti, à Renoir, aux peintres macchiaioli (Metello), à Degas et Manet (Bubu). Il demeure fidèle aux adaptations littéraires, mais leur confère toujours un ton bien à lui, mariant un esthétisme (moins viscontien qu'on ne l'a dit) à une vision pessimiste et âpre. L'héritage, où il dirige Burt Lancaster et Dominique Sanda, plus encore que Bubu (d'après Charles-Louis Philippe) ou Metello, et avec plus de force, insère les personnages dans une trame historique sociale et morale. C'est le cinéma, bien sûr inégal, d'un peintre des choses, splendides ou misérables, et de la solitude, égotiste ou malheureuse. Bolognini a parallèlement signé des mises en scène de théâtre et surtout d'opéra.
Nom de naissance | Mauro Bolognini |
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Naissance |
Pistoia, Tuscany, Italy |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | La Vena D'Oro | Réalisateur | - | |
1990 | La villa del venerdì | Réalisateur | - | |
1987 | La Vénitienne | Réalisateur, Scénariste | - | |
1986 | Adieu Moscou | Réalisateur | - | |
1982 | La Fille De Trieste | Réalisateur | - |