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Biographie

Né en 1961 sur une base militaire en Allemagne où son père était médecin, Douglas Coupland a connu avec son premier roman Génération X (sous titré, ce qu'on oublie tout le temps, "Tales for an accelerated culture"), publié en 1989, un succès immédiat et incommensurable. L'idée de ce roman est venue d'une collaboration avec le dessinateur de BD Paul Leroche publiée en feuilleton dans le Vancouver Magazine. La série se proposait de fournir un guide de lecture de la "Génération X", sorte de manuel réaliste et de commentaires d'une société en voie de Yuppisation. L'histoire veut que Coupland sur cette bonne aubaine journalistique, traitée par dessus la jambe dans un premier temps et à des fins strictement alimentaires, ait eu une sorte de révélation, qu'il ait déménagé en Californie et soit ressorti quelques mois plus tard avec le texte de son premier roman. Immédiatement déclaré "porte parole de sa génération" par la presse américaine, Coupland dément avec une modestie et une nonchalance qui assied son rayonnement : "I speak for myself, not for a generation. I never have." Le mot, passé pour l'affirmation d'une non-ambition, a paru à l'époque résumer la philosophie d'une jeunesse insouciante, fer de lance des élites néo-libérales et, pourtant chaînon manquant entre l'esprit baba cool des sixties et le réalisme désenchanté des années 90. Après Génération X, Coupland rame un peu et perd une partie de son lectorat. En réalité, il continue dans la même veine et échappe à ce que les critiques voulaient faire de lui (il devient par ailleurs une icône sur le web américain). Au moment où la "Génération X" vire au grunge et se radicalise, Coupland choisit de demeurer dans son mode adolescent. A la différence de Bret Easton Ellis, de plus en plus caustique et de plus en plus noir, Coupland met de la lumière dans son désenchantement. Son deuxième roman, Shampoo Planet, non traduit en français, est plus new age que satirique. Coupland vire écolo et humaniste cosmopolite. On lui reproche alors des intrigues un peu bizarres et des fins totalement niaises. Après Life After God, en 1994, il sort Microserfs (en poche, chez nous) qui le remet en phase avec l'air du temps. Coupland s'immerge au coeur de la Silicon Valley et s'introduit, au siège de Microsoft, dans le quotidien d'une bande de nerds (tarés maladifs de micro) qui passent leur temps à vivre tant bien que mal, récupèrent mal de leur adolescence, refont le monde et codent douze heures par jour pour créer d'obscurs logiciels avec le dessein secret de monter une start-up dans la baraque de la mère du héros. Microserfs est dans la veine de Génération X mais souffre d'une fin un peu faible en forme de happy end (une série de rencontres amoureuses dont une cyber love story offre le bonheur sur un plateau aux uns et aux autres). Le bouquin témoigne néanmoins que Coupland reste en phase avec la société et confirme son statut d'exégète des années 90. Avec Girlfriend dans le coma, Douglas Coupland introduira ensuite une nette dimension surnaturelle qu'il poursuit avec Hey, Nostradamus ! qui en fait presque un écrivain religieux. Publié en 1999, Miss Wyoming est considéré par certains comme son meilleur roman, mais il n'a à ce jour pas encore été traduit en français. Toutes les familles sont psychotiques sort deux ans après, en 2001. En 2004, il publie Eleanor Rigby, un récit plus intimiste, dans lequel il délaisse la communauté pour l'individu, s'intéressant au quotidien d'une obèse et à la possibilité pour elle de le transcender. Par ailleurs, le romancier oeuvre également dans les arts plastiques et expose régulièrement ses sculptures et installations. Il est aussi auteur de Polaroids from the Dead (1996), un recueil de nouvelles et de photographies de l'actualité sociale ou politique des années 90, prenant pour prétexte la tournée du groupe psychédélique des Grateful Dead.