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Cette fois, personne ne vous entendra hurler... de rire.

"Je ne suis pas un héros. Je suis le type dans la foule qui se moque de la chemise du héros, voilà qui je suis". Comme il le dit si bien dans A Million ways to Die in the West (Albert à l'Ouest), Seth MacFarlane n'est jamais aussi bon que lorsqu'il ne se prend pas au sérieux. Et c'est comme ça qu'il nous fait hurler de rire depuis une décennie, avec American Dad ou Family Guy. Dommage, il a fait tout l'inverse avec The Orville. Et c'est un naufrage.


Pour sa toute première série télé live action, le créateur américain a voulu s'envoyer en l'air, avec une grande série de science fiction. Un pastiche de Star Trek, qui suit le Capitaine Ed Mercer, aux commandes de The Orville, un vaisseau d'exploration spatiale, au service de l'Union terrestre. Après avoir surpris sa femme au lit avec un Alien et essuyé une grosse dépression, Ed tente de remettre sa vie sur pied. A la tête d'un équipage issu des quatre coins de la Galaxie, il s'apprête à foncer vers les étoiles. Sauf que ses supérieurs lui ont assigné son ex-femme, en tant que second à bord...

Faire une parodie de Star Trek, avec l'humour sauce MacFarlane, l'idée était excitante. Sur le papier, The Orville s'annonçait comme la nouveauté la plus couillue de la rentrée US. Sauf que la série n'est pas une parodie. C'est, en fait, une copie pure et simple de Star Trek, dans laquelle Seth MacFarlane a ajouté trois ou quatre vannes.

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Une mauvaise copie, qui plus est, tant les effets spéciaux et les décors en plastique piquent les yeux. Comment pourrait-on se croire un instant dans l'espace, quand tout autour des personnages crie "tourné en studio sur fond vert" ? Manifestement fan du Capîtaine Kirk, MacFarlane a eu envie de se mettre dans la peau de son héros, pour courir après des Aliens, un phaseur à la main. Sauf qu'il a un peu oublié sa mission en cours de vol : nous faire marrer.

The Orville n'est tout simplement jamais drôle. Après trois épisodes, tout juste a-t-on souri à une vanne sur le Lieutenant Bortus - issu d'une race extra-terrestre 100% mâle - qui doit se retirer dans ses quartiers pour couver son œuf. Il faut dire que les vannes trashs et l'humour noir et scato de MacFarlane, qui font si souvent merveille dans American Dad ou Ted, n'ont tout simplement pas droit de cité, sur la Fox, à une heure de grande écoute. Le créateur a donc aseptisé son sens de l'humour au maximum, accouchant d'un petit show mou du genou et terriblement convenu. De toute évidence, MacFarlane a hésité (et hésite sûrement encore) entre de le pure SF et de la pure déconade. Il n'a pas voulu tranché et se retrouve ainsi aux commandes d'une série hybride, qui cherche encore sa voie.


La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que The Orville a réalisé un excellent démarrage à la télé américaine et vraisemblablement, la Fox ne devrait pas rechigné à commander de nouveaux épisodes. Alors MacFarlane aura tout le temps pour trouver le bon ton, changer de cap et explorer enfin un terrain comique où nul homme n'est allé avant.