REC a 15 ans : "Co-réaliser avec Paco Plaza, c'était génial", se souvient Jaume Balagueró
Wild Side

Inspiré par Le Projet Blair Witch et C'est arrivé près de chez vous, ils ont signé un film d'horreur "très puissant".

Quand il est sorti en France le 23 avril 2008, REC était déjà précédé d'une réputation solide. Le film d'horreur de Paco Plaza et Jaume Balagueró avait reçu des prix lors du festival du film de Catalogne, ainsi qu'à celui de Gérardmer, spécialisé dans le cinéma fantastique. Il avait aussi bénéficié d'une promotion originale et efficace : avant de lui offrir une véritable bande-annonce, l'équipe avait filmé la réaction des spectateurs d'une avant-première avec une caméra infrarouge, et partagé leurs plus belles trouilles dans un court montage.

Suivant une journaliste de télévision locale (Manuela Velasco) envoyée faire un reportage dans une caserne de pompiers avec son caméraman, Pablo (Pablo Rosso, doublé par Javier Coromina), puis témoin d'événements sanglants dans un immeuble terrifiant, REC reprend un procédé qui a déjà prouvé son efficacité : le "found footage", qui avait diablement bien fonctionné sur le public grâce au Projet Blair Witch, sorti 9 ans avant. Mais ce ne fut pas la seule source d'inspiration du duo de réalisateurs espagnols.


Invité d'honneur au Festival de Gérardmer 2023 en début d'année, Jaume Balagueró, qui y fut triplement récompensé pour La Secte sans nom, REC et Fragile, est revenu pour Première sur les inspirations de son cinéma gore et ultra-rythmé, et il citait pour ce film en particulier les influences de C'est arrivé près de chez vous ou de Cannibal Holocauste, mais aussi de "la télé-réalité, de la manière dont ces programmes peuvent raccrocher les spectateurs à une réalité d'une façon parfois effrayante. On a essayé de mélanger tous ces éléments, tout en y ajoutant quelque chose qu'on n'avait jamais vu avant : le temps réel."

Il raconte aussi dans la vidéo ci-dessus sa joie d'avoir co-réalisé ce film d'horreur, ainsi que ses suites, avec son compère Paco Plaza. "Le fait de le co-réaliser avec lui, c'était génial. Parce que nous sommes deux amis. C'était comme jouer, comme deux enfants qui jouent ensemble. On a fait le deux ensemble et si on faisait un nouveau REC, on le referait ensemble aussi."

A sa sortie, Première avait bien aimé REC, sans pour autant être sous le choc. Voici la critique publiée à l'époque par Mathieu Carratier : "On connaît la formule depuis Le projet Blair Witch - utiliser une facture de faux reportage pour créer une vraie terreur. Rec l'exploite habilement, réussissant quelques scènes flippantes, mais ne dépasse pas les limites de son procédé. Au bout d'une heure, impossible de ne pas poser la question qui fâche: vous continueriez à filmer, vous, avec les 12 morts-vivants galopant à vos trousses pour vous chiquer le mollet ? Le rythme hyper nerveux du film se charge heureusement de récupérer aussitôt l'attention. Efficace, à défaut d'être révolutionnaire."