Wonderland, le royaume sans pluie
Art House

Présenté au dernier Festival d’Annecy, le nouveau film de Keiichi Ara (Miss Hokusai) est une quête de fantasy, jolie mais pas assez cool pour son propre bien-être.

Akané, une lycéenne sans histoire, accompagnée de sa tante antiquaire, bascule dans un monde parallèle magique : les deux héroïnes, accompagnées d’un magicien sentencieux et d’un petit elfe facétieux, vont devoir accomplir une quête pour sauver le pays magique. Le nouveau film de Keiichi Hara, réalisateur du brillant Miss Hokusai, ne parvient pas à concilier les deux mouvements qui l’animent : celui de l’odyssée féérique avec architectures impossibles et bestioles merveilleurs, et celui d’une lente décontraction cool où l’on prend le temps de profiter du voyage. Trop rapide pour les flâneurs, trop lent pour les accros au psychédélisme.

Keiichi Hara : " je veux faire des films comme ceux que je voyais quand j’étais petit"

On sent bien qu’entre ces deux mouvements, c’est celui de la lenteur qui a la préférence du réalisateur : "Les investisseurs voulaient le film le plus court possible, mais je n’arrêtais pas d’avoir de nouvelles idées et le film était de plus en plus long", nous expliquait franchement Keiichi Hara en juin dernier avant de présenter son film au Festival d'Annecy. Film de commande, Wonderland souffre de sa durée : et le film ne paraît pas suffisamment long, comme si Hara avait voulu apprécier au maximum le voyage et que des forces extérieures le poussaient à avancer, presque malgré lui. On goûte quelques bonnes trouvailles (le magicien pète-sec transformé en mouche, les moutons géants, le design des décors signé Ilya Kuvshinov…), mais on ne les goûte pas assez longtemps ou intensément.

Wonderland, le royaume sans pluie sort le 24 juillet. Bande-annonce :