On regarde quoi ce week-end ?
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Cinéma, streaming, VOD, TV... Retrouvez chaque vendredi les conseils de la rédaction de Première.

Le film en salle : Black Flies de Jean-Stéphane Sauvaire

Sean Penn en peine, le visage creusé comme jamais, porte ici les stigmates du désespoir. Face à lui, le jeune mais loin d’être bleu Tye Sheridan joue les apôtres. Il aide son aîné à s’enfoncer un peu plus dans les abîmes de l’enfer. Black Flies suit le quotidien nocturne de deux urgentistes new-yorkais confrontés à la misère humaine. La Big Apple loin de ses quartiers gentrifiés est une cour des miracles où toute humanité a disparu. Jean-Stéphane Sauvaire signe un drame volontairement étouffé. Beau dans toute sa noirceur. Amoureux du grand air, passez votre chemin... 

Les nouveautés au cinéma cette semaine

 

La série : Ripley de Steven Zaillian

Ces temps-ci, il semble que l'autrice Patricia Highsmith ressorte des limbes - sa correspondance a été rééditée l'année dernière et son ombre plane sur Hollywood, Saltburn étant le dernier exemple en date. Le génial Steven Zaillian en profite pour adapter son classique Le Talentueux Monsieur Ripley. Loin des versions sensuelle et colorées de René Clément (Plein Soleil) et d'Anthony Minghella (Le Talentueux monsieur Ripley), il signe une version Noir et Blanc tranchante, âpre et ténébreuse, qui ne fait pas du héros un personnage queer, mais un être glacial qui passe de la petite escroquerie à la truanderie grand luxe. Andrew Scott réalise une performance aussi neurasthénique que troublante et marque le rôle à jamais. 

Regardez Ripley sur Netflix


 

Le film en streaming : Girls state d'Amanda McBaine et Jesse Moss

En plongeant au cœur d’un atelier de démocratie réunissant 500 adolescentes du Missouri s'essayant à l’organisation d’une campagne électorale comme à la formation d’une Cour Suprême, ce docu  raconte l’expérimentation d’être une jeune femme dans un monde politique dominé par les hommes mais aussi le temps des premières prises de parole publiques, des premiers échecs, des confrontations directes aux inégalités liées à leur sexe voire d’une répétition générale avant de partir un jour à la course à la Maison Blanche… Une pépite. 

Regardez Girls State sur Apple TV+ (et Canal+ en France)


 

Le film à la TV : Spider-Man : No Way Home de Jon Watts

Comme une partie de la presse, Première avait fait la fine bouche avec cette orgie de fan service, pendant que le public s’enthousiasmait sans réserves pour la réunion historique des trois Spidey : Tobey Maguire, Andrew Garfield et Tom Holland. Deux ans et demi plus tard, on n’a pas changé d’avis sur la mise en scène éteinte de Jon Watts, mais force est de constater que No Way Home reste le dernier grand évènement super-héroïque de la décennie en cours (si l’on exclut les Spider-Man animés). Ce genre a besoin de films comme ça, les cinémas et les fans aussi. Deapool & Wolverine devrait le confirmer cet été.

Regardez Spider-Man : No Way Home dimanche à 21h10 sur TF1


 

Le film en VOD : Perfect Days de Wim Wenders 

Wim Wenders en voyage à Tokyo côté sanitaire. Son héros quasi-mutique est le monsieur pipi d’un quartier chic qui récure avec grâce et humilité. Dans sa voiture, notre homme écoute des K7 de Lou Reed et Patti Smith, lit Faulkner avant de s’endormir. Résultat, on a envie de prendre une éponge et de l’aider dans sa tâche quotidienne. « La vie est un miracle » semble nous susurrer à l’oreille le grand Koji Yakusho. Heureux les humbles d’esprit. 

Regardez Perfect Days en VOD sur Première Max


 

Le classique : Pierrot le fou de Jean-Luc Godard (1965)

Godard encore pop, joue des couleurs vives et des ruptures en tous genres pour propulser Karina-Belmondo vers la méditerranée. Vivre vite et mourir à la dynamite. La jeunesse sixties n’a plus d’étoiles dans les yeux alors elle fait mine de s’ennuyer. Le «Qu’est-ce que je peux faire, j’sais pas quoi faire ! » de Karina devient mantra. Pierrot le fou, adaptation libérée d’un polar de la Série Noire, annonce la révolte à suivre, celle qui mènera progressivement Godard vers d’autres rivages. En attendant, il a signé avec ce long-métrage un vrai tube de l’été.