Matt Damon Oppenheimer
Universal

Matt Damon s’est prêté au jeu de l’interview Clique X. L’occasion de se confier, le jour de la sortie d’Oppenheimer, sur ses craintes et ses espoirs.

Tout le monde n’a pas la même définition d’un "bon film". Pour Mouloud Achour, visage bien connu de l’émission Clique, c’est "un film qui pose des questions à la fin, et qui ne cherche pas de réponses". À l’évocation de la filmographie de Christopher Nolan, Matt Damon en est lui aussi convaincu :

"Si tu prends tous ses films, ils posent tous des questions intéressantes, ils repoussent toujours les limites mais laissent pas mal de questions ouvertes pour le public."

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La transition était toute trouvée, car c’est certainement la sensation que vous laissera le nouveau film de Nolan (au terme de ses trois heures), qui tente de percer le mystère Oppenheimer. Aux côtés de l’acteur fétiche du réalisateur, Cillian Murphy, Matt Damon est l’une des têtes d’affiche du casting. Il a d’ailleurs affirmé qu’il n’opérait aucune stratégie dans sa selection de rôles, et qu’il les acceptait surtout en fonction du réalisateur. Après Interstellar, Nolan a en effet retrouvé Matt Damon qui incarne le général de l'US Army, Leslie Groves Jr, directeur militaire du projet Manhattan. L’acteur s’est livré sur son rapport très personnel au thème du film :

"Mon adolescence a été dominée par cette notion d’annihilation nucléaire. Au début des années 80, des années Reagan, les États-Unis et l’Union soviétique multipliaient les tentatives d’intimidation. C’était la période de ma jeunesse où j’atteignais ma majorité. On en parlait tous et on y pensait tout le temps. On pensait que ça arriverait de notre vivant."

As-tu peur quand tu vois l’état du monde actuel? Lorsque Mouloud Achour lui pose la question, lui aussi préfère ne pas chercher la réponse… Matt Damon considère en tout cas le message d’Oppenheimer comme un véritable avertissement sur "la fin du monde". Sa vision n’est pourtant pas teintée de pessimisme uniquement, lorsqu’il évoque la génération future dans laquelle il a espoir, y compris dans son combat pour l’accès à l’eau potable. Mais il l’avoue, avec un certain réalisme, face au journaliste : "J’ignore à quoi le monde ressemblera dans 50 ans", avant de se remémorer quelques souvenirs des prémices d’Oppenheimer :

"La première fois que j’ai lu le scénario d’Oppenheimer, j’ai dit à Chris [Christopher Nolan] que mon esprit m’avait joué un drôle de tour : à la fin de la Guerre froide, mon cerveau m’a dit on n'a plus rien à craindre, maintenant. Mais quelle idée absurde c’était, car la menace n’a pas disparu, elle plane sur nous depuis tout ce temps."

Il est même allé jusqu’à comparer l’enjeu relaté dans le thriller nucléaire au conflit russo-ukrainien. Pour lui, il n’y a pas de doute : l’un des films les plus attendus de l’été est à voir, car il est (paradoxalement) dans l’air du temps.

 

L'interview Clique x Matt Damon est à retrouver en intégralité sur la plateforme Canal+.

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