Les Misérables
Wild Bunch Germany

Pour le scénariste de l’œuvre de Ladj Ly, Giordano Gederlini, il s’agit du "premier film de banlieue réalisé par quelqu’un qui vient du monde qu’il décrit."

Grosse surprise à Cannes où le Prix du jury lui a été décerné, Les Misérables a été sélectionné pour représenter la France dans la campagne aux Oscars. Fresque chorale de la banlieue parisienne, le long-métrage de Ladj Ly se positionne du point de vue tant des flics que des habitants du quartier ou des gamins qui jouent dans la rue. C’est l’été, il fait chaud, les bleus ont gagné la Coupe du monde, un lionceau a été volé dans un cirque… Et le film raconte essentiellement les violences policières subies par la population de Montfermeil. De là, il est aisé de comparer le long-métrage à La Haine de Mathieu Kassovitz.

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Une relation que ne dément pas le collectif Kourtrajmé que l’on retrouve derrière la création du projet, bien que restreinte à ses yeux : "Je ne peux pas nier que culturellement ce film fait partie de notre ADN à tous," nous explique Ladj Ly dans le magazine Première de novembre, avant que le scénariste Giordano Gederlini ne rajoute : "Les Misérables est le premier film de banlieue réalisé par quelqu’un qui vient du monde qu’il décrit, et non un Parisien ou un intellectuel qui se penche sur la question. Mais nos influences sont plutôt américaines avec des films comme Training Day, où un acteur noir tenait enfin un vrai rôle de salopard, ou encore Detroit avec cette idée d’une temporalité resserrée et le confinement des personnages." Et comme l’indique le réalisateur : "Le scénario ne s’inspire que de faits réels. Je racontais des histoires à Giordano qui essayait de voir comment elles pouvaient ensuite s’intégrer au récit."

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Et dans toutes ces histoires vraies mises en scène dans le long-métrage, hors de question de tomber dans les idées reçues sur la banlieue : "Franchement, je ne me suis jamais censuré," nous affirme Ladj Ly. "La seule chose que je voulais éviter c’est le rap, la drogue, les go fast, les armes… Tous ces clichés insupportables. Je n’ai jamais vu de batailles rangées dans mon quartier. On parle ici d’un vol ridicule qui embrase le quartier. L’important était de rester le plus possible accroché au réel." Et Alexis Manenti, qui campe Chris, un cow-boy de la Brigade Anti-Criminalité aux méthodes brutales, n’hésite pas à renchérir sur le sujet : "Il vaut mieux partir des clichés que d’y arriver. On a tous des idées reçues sur les flics, les jeunes… Soit tu joues avec, soit tu fais en sorte de les dépasser."

Pour découvrir l’intégralité de l’interview de Ladj Ly, Giordano Gederlini et Alexis Manenti, rendez-vous dans le numéro de novembre du magazine Première, déjà disponible en kiosque.

Sommaire de Première n°501 : Les Misérables, Woody Harrelson, Daniel Auteuil, J’ai perdu mon corps, Rian Johnson, La Reine des neiges II…