Dragons 3 : Le Monde caché
Universal Pictures

Le réalisateur Dean DeBlois présentait les premières images de la conclusion de la saga.

Dean DeBlois n'en laisse rien paraître quand il débarque sur la scène de la salle Bonlieu, mais le grand gaillard a énormément de pression sur les épaules. Venu au festival du film d'animation d'Annecy présenter les premières images extrêmement prometteuses de Dragons 3 : Le Monde caché, le réalisateur canadien (seul aux commandes depuis le deuxième film) joue gros avec ce dernier volet de la franchise, conclusion d'une histoire entamée huit ans plus tôt. « Je n'aime pas les suites », lance d'emblée DeBlois, expliquant qu'il a pourtant accepté devant la richesse de l'univers de Dragons, et la promesse de pouvoir achever la trilogie selon ses termes. « Depuis la fin du premier, l'idée était de terminer sur la phrase du livre de Cressida Cowell, dont s'inspirent les films : 'There were dragons when I was a boy (« Il y avait des dragons quand j'étais petit »)'' ». Préparez-vous à sortir les mouchoirs.

Le scénario se déroule quelques années après Dragons 2. Harold a désormais 21 ans et est devenu le chef de sa tribu. Les humains de Beurk libèrent de plus en plus de Dragons et tout ce petit monde vit en parfaite harmonie, même si quelques ajustement ont été nécessaires. Mais cette utopie ne peut plus durer : il n'y a pas assez de place sur l'île et les ressources commencent à manquer. Harold va alors tenter de trouver une terre légendaire, d'où les dragons sont censés venir (le fameux « monde caché »du titre »). Le réalisateur dévoile un test d'animation montrant un trou béant au milieu de la mer, dont il assure avoir eu l'idée « en rêve. Quand je me suis levé, je me suis dit qu'il fallait que j'en fasse quelque chose ». Il s'agit en fait d'un volcan sous-marin, une porte d'entrée vers un réseau de galeries et de chambres gigantesques qui parcourent les entrailles de la Terre - on n'en dira pas plus sur l'intérieur de ces cavités, autant garder la surprise pour la sortie en salles.

Dragons 3
Universal Pictures

DeBlois enchaîne avec la scène « la plus compliquée jamais réalisée dans un film Dreamworks », où le village entier est attablé. Mille choses semblent se passer en même temps sans que l'action ne soit illisible une seule seconde, et la caméra se permet au passage un travelling arrière à couper le souffle. « J'ai pris une grande leçon avec Roger Deakins (NDLR : immense chef opérateur, notamment de Blade Runner 2049FargoSicario...) qui est notre consultant », nous confie quelques heures plus tard Dean DeBlois. « Quand il a commencé à travailler avec nous sur le premier Dragons, on avait des tas de plans très dynamiques, avec la caméra qui partait dans tous les sens. Il m'a dit : 'Ce n'est pas parce que tu peux le faire que tu dois le faire. Pourquoi tous ces plans sophistiqués ? Tu es en train de te la jouer. Demande-toi plutôt si tu dois vraiment les tourner de cette façon et ce que ça raconte'. Depuis, j'ai toujours ça dans un coin de la tête. Sinon on peut vite perdre l'émotion ».

Dans ses bagages, DeBlois avait également apporté de nombreux artworks (avec notamment la nouvelle combinaison ignifugée d'Harold, composée d'écailles de Krokmou) et un petit focus sur le méchant de Dragons 3, le terrible Grimmel, tueur de Furies Nocturnes. Ce dernier chevauche un un dragon dont le design a été inspiré par le scorpion, et dont le dard peut tuer instantanément ses congénères. Mais c'est l'extrait en partie aperçu dans la bande-annonce qui a reçu le plus d'applaudissements de la part du public d'Annecy : on y voit Krokmou se lancer dans un sorte de danse nuptiale pour tenter de charmer une dragonne « Light Fury » ( Fury Diurne en VF).


La séquence de quelques minutes, à la fois hilarante et touchante, ne s'embarrasse pas de dialogues : « Les moments purement portés par la musique et l'animation sont souvent les plus mémorables», analyse DeBlois. « J'essaie de faire de l'espace pour ces scènes dans le scénario, elles permettent de revenir à quelque chose de très cinématographique. S'il y a indéniablement besoin de dialogues pour faire avancer l'histoire, je pense que le grand pouvoir de notre médium est de pouvoir servir uniquement de la musique et de la qualité de l'animation ». Le producteur Brad Lewis (Cars 3, Cigognes et Cie, Ratatouille...), fraîchement débarqué sur la franchise, confirme : « On est devenu dépendants aux dialogues. Quand on parvient à faire passer un message de façon purement visuelle, c'est là qu'on est au meilleur de ce que peut proposer l'animation ».

Dragons 3 : Le Monde caché sortira en salles le 6 février 2019.