Antigang : la relève
Disney+

Rencontre avec l'interprète de Niels Cartier et Benjamin Rocher, réalisateur de ce deuxième opus.

Huit ans après le premier volet, Antigang : La relève débarque sur Disney+ ce vendredi. Sous la direction de Benjamin Rocher, qui signait déjà le film de 2015, Alban Lenoir est de retour dans la peau de Niels Cartier. Le flic aux méthodes peu conventionnelles a quitté la police après que sa femme ait été tuée dans une intervention. Désormais moniteur d’auto-école, l’ex- flic a perdu sa fougue, et doit gérer le tempérament bien trempé de sa fille, âgée de 14 ans (interprétée par Cassiopée Mayance). Mais quand le gang de braqueurs responsables du décès de sa femme réapparait, il compte bien obtenir vengeance… Dans cette suite, on retrouve une partie du casting original (Stefi Celma, Jean-Toussaint Bernard, Oumar Diaw, Sebastien Lalanne, Jean Reno) mais également de nouveaux arrivants (Sofia Essaïdi, Adrien Ménielle, Barbara Elizabeth Bühl…).

 

PREMIÈRE : Le premier Antigang est sorti en 2015. Ça n’a pas été trop compliqué de rassembler une bonne partie de l’équipe du premier film huit ans plus tard ?

Benjamin Rocher : Au niveau des agendas c’est toujours un peu compliqué, mais tout le monde était super heureux de pouvoir rejouer ensemble. En 2015, c’était une vraie rencontre pour une partie du casting : Stefi [Celma], Jean-Toussaint [Bernard], Jean [Reno], Sebastien [Lalanne]... On avait qu’une hâte, c’était de remettre ça, et voir l’évolution de ces personnages. Ce qui s’est très vite dessiné, c’est que le film allait être centré sur le personnage d’Alban, et sur l’énergie qu’il dégageait déjà dans le premier, c’est à dire le côté “chien fou”, drôle, très casse-cou, rapide, et dans l’action. Mais comme nos désirs en tant que spectateurs et créateurs ont évolué, c’est aussi devenu un film sur le rapport père-fille, sur l’alliance entre travail et famille. 

Alban, ces derniers temps on vous retrouve surtout dans des films d'action, mais vous venez aussi de la comédie. Antigang c’est un peu un mélange des deux… 

Alban Lenoir : C’est un mix parfait pour un épanouissement artistique total. Ça cumule tout ce que j’aime : être dans la comédie, entrer dans l’émotion, et enchaîner avec une scène d’action, tout ça dans un même film. C’était assez jouissif comme tournage. 

B.R : Oui, dans ce film on passe d’une émotion à une autre, sans qu’elles ne se désamorcent. Ces mixs ne sont pas toujours faciles à obtenir. Ça dépend surtout des interprètes. Et en France, on a de la chance : on a Alban Lenoir (rires d’Alban). Non mais c’est vrai ! Il sait gérer plusieurs émotions, et assurer dans l’action pure avec toujours une bonne rigueur d’interprétation. 

Dans cet opus on a encore beaucoup de scènes de baston. Alban, vous avez réalisé toutes vos cascades ?

A.L : Oui, il me semble que j’ai fait 100% non ? 

B.R : Oui, il y en avait même qui n’étaient pas prévues (rires)

A.L : Ah oui, je me suis pris une bonne taule. Il y a eu un petit moment de flottement où tout le monde s’est demandé si j’allais me relever, mais tout va bien.

B.R : C’est un acteur d’une grande générosité, même quand ce n'est pas prévu il fait des cascades ! Plus sérieusement, l’intérêt d’avoir un acteur qui fait ses propres cascades, c’est de pouvoir faire des plans rapprochés et avoir ses expressions et ses réactions à l’image en pleine bagarre. 

Antigang : la relève
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En France, la préparation d’une scène musclée prend combien de temps ? 

A.L : Il n’y a pas vraiment de règle. On reste tout de même dans une économie restreinte donc on a pas deux semaines pour tourner une scène, comme ça peut être le cas aux États-Unis. Mais bien sûr, on essaie au maximum de préparer en amont les chorégraphies, de storyboarder. Des fois quand on arrive sur le décors on réalise que ça ne ressemble pas à ce qu’on avait imaginé, donc on doit s’adapter et improviser certaines choses… 

B.R : Sur le tournage, il faut aller très vite donc on a intérêt à bien s’être préparés. Ça peut aller d’une demie-journée à deux jours. Par exemple, la scène dans le Décathlon est en deux parties. Il y a plusieurs mouvements de caméra, plus d'accessoires, plus de personnages… Ça demande plus de temps.

A.L : Benjamin a vraiment réalisé un défi incroyable en réussissant à boucler ce film en si peu de temps. 

Vous avez une scène d’action préférée ? 

B.R : Je suis très sensible à la scène avec Ricci et Boulez [interprétés par Stéfi Celma et Jean-Toussaint Bernard] dans le couloir de l’hôpital, parce qu’elle raconte énormément sur le couple qu’ils forment. J’ai une certaine affection pour les scènes d’action du film de manière générale, non pas pour une certaine prouesse physique, mais parce que ça raconte beaucoup sur les personnages. Il y a une autre qui me fait mourir de rire à chaque fois, c’est celle où Alban se bat contre le personnage joué par Sergej Onopko. Il débarque assuré et puis il finit par perdre sa batte de baseball, et ses moyens aussi.

A.L : Moi dans le Décathlon j’ai passé un très bon moment. C’était très jouissif de tourner dans cet endroit, il me semble que ça n’a jamais été vu. Il y avait énormément d’objets dans ce décor, on avait envie de tout utiliser. On a dû se restreindre dans les idées de mise en scène à cause du manque de temps.

Antigang : la relève
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Alban, j’ai lu que vous vouliez devenir Van Damme quand vous étiez petit. Y-a-t-il d’autres figures de cinéma qui vous ont fait rêver ?

A.L : À l’opposé il y avait Jim Carrey, notamment avec la sortie d’Ace Ventura. De toutes façons, les années 90, c’était un peu les années bénies. Il y a eu la sortie de Seven aussi, c’était vraiment une décennie incroyable, je suis très nostalgique.

B.R : Oh les boomers…

Pour AKA sur Netflix, Alban a beaucoup travaillé son physique pour le personnage d’Adam. Vous avez tourné Antigang juste après : cette prise de poids n'a-t-elle pas “posé problème” pour le personnage de Niels Cartier, qui est censé avoir raccroché depuis des années ? 

B.R : J’avais croisé Alban alors qu’il tournait AKA pour lui parler de mon film. Je l’ai vu, et je me suis dit ‘ok, c’est un énorme monstre’, c’était assez impressionnant. Mais il m’a tout de suite rassuré : ‘t’inquiète, je serai prêt, j’aurai le physique qu’il faut’. Comme il sait très bien ce qu’il fait, je lui ai donné une confiance aveugle et en effet, il était prêt. 

A.L : Il fallait quand même que j’ai une bonne condition physique pour ce qui était demandé sur Antigang. On a enchaîné les scènes d’action en un petit laps de temps. Et ça monte crescendo dans le film, puisque mon personnage reprend en main son corps et ses facultés. En fait, j’ai surtout eu besoin d’un gros soutien sur la direction. Je sortais de ce tournage très noir, et là il fallait que je débarque tout solaire. Dans les premiers jours, ça a été compliqué de retrouver Niels. Heureusement que Benjamin était là pour me dire ‘alors, c’est bien, mais c’est pas du tout ça’. 

 B.R : C’est vraiment deux propositions différentes. Quand j’ai regardé AKA, j’avais vraiment du mal à le reconnaître, pourtant je le connais bien. Mais bon, je n'ai pas eu à intervenir beaucoup, le côté “sale gosse” est vite revenu.