Le film de la mise sur orbite. Demolon casse la baraque dans le rôle d'un radio host ringard en Repetto. Pas seulement à cause des bons mots ciselés par <strong>Romain Levy</strong> et <strong>Manu Payet</strong>, mais surtout parce que Radiostars a la bonne idée de faire de sa voix un personnage à part entière. Oui, Demolon, c'est d'abord une voix de basse aux tessitures affolantes qui fait trembler les murs. Une voix de slip, comme on dit dans <em>GQ</em>. Sans doute la plus identifiable du cinéma français contemporain.
Passé quasiment inaperçu lors de sa sortie en salles, Nos héros sont morts ce soir est un gros morceau de cinoche demolonesque. Du pur cinéma "de gueules", à l'ancienne, jouant à fond sur l'incarnation et l'atmosphère. Ca se passe dans les milieux du catch français des années cinquante et Demolon y est le Finlandais, un homme de main théâtral et particulièrement volubile. Mériterait de devenir culte.
Encore une fois, il n'a qu'une scène. Mais là c'est fait exprès. En écho à son CV de <em>scene-stealer</em>, <strong>Manu Payet</strong> lui a offert une séquence de drague pathétique où il excelle en Fonzy du dimanche, face à la bombe <strong>Emmanuelle Chriqui</strong>. Fulgurant et franchement tordant.
Sa gueule d'homme de la rue le destine à ses rôles-là. Des types comme vous et moi qui affrontent les galères du quotidien. Un mec qui nous ressemble. Incroyable mais vrai : il y a vingt ans, Pascal Demolon commençait sa carrière dans un <strong>Ken Loach</strong> (Land and Freedom). Et <em>Discount</em>, c'est du cinéma humaniste et électrisant. Du Ken Loach nouvelle génération. Quand on vous dit que la filmo de notre homme Demolon est d'une cohérence rare...
Après près de vingt ans passés à émarger de façon plus ou moins anonyme dans des dizaines de films et séries télé, Pascal Demolon se fait remarquer des fans de Kaamelott dans la sixième saison de la série d'<strong>Alexandre Astier</strong>, en aide de camp d'un général désabusé joué par Tchéky Kario. Pas encore un rôle de premier plan, mais enfin une vraie concordance entre ce que charrie sa gueule d'atmosphère (les effluves délicieuses du cinoche d'antan) et les obsessions du type derrière la caméra - on connaît le goût d'Astier pour les dialogues à la Audiard. Pas de doute : Demolon aurait été plus heureux (et mieux employé) dans l'industrie ciné des 50's.
Il ne tient qu'un second rôle dans Discount mais il menace encore une fois de "voler" le film à chacune de ses apparitions. En quelques années, Pascal Demolon est devenu l'arme fatale du cinéma français, un scene-stealer à la gouaille unique et à la gueule inoubliable. Retour rapide sur les rôles qui ont tout changé pour cet ancien abonné de la rubrique "on sait jamais comment ils s'appellent".
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