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Réalisateur de films à Oscars, cinéaste rare et jamais là où on l’attend, Edward Zwick est difficile à suivre. Grandes fresques épiques et historiques, thrillers virils, comédies romantiques et oeuvres engagées alternent dans sa filmographie.Alors qu’il vient de filmer Tobey Maguire en champion d’échec et qu’il s’apprête à mettre en scène la suite des exploits de Tom Cruise en Jack Reacher, on révise les temps forts de l’étonnante filmo d’Edward Zwick.Glory (1989)Deuxième long du réalisateur qui prend ses distances avec sa romcom A propos d'hier soir sortie trois ans avant sans laisser beaucoup de traces. Zwick trouve dans Glory son style et ses règles. Enorme épopée historique, à la fois film de civil war et de civil rights, Glory raconte le premier régiment composé d'Afro-Américains dans la Guerre de sécession. Donnant à Denzel Washington son premier très grand rôle au son de la partition sublime de James Horner, Glory a la beauté des récits de bataille grandioses, héroïques parce que désespérés. Légendes d'automne (1994)Après l’échec de Leaving Normal, road-movie au féminin sorti à peu près au même que Thelma et Louise, le maître du genre, Zwick revient au grand mélodrame épique et historique en adaptant une nouvelle de l’écrivain américain Jim Harrison. Dans les paysage grandioses du Montana (le DP John Toll remporte d’ailleurs l’Oscar de la meilleure photo) et habité par la musique magnifique de James Horner, il filme l’histoire d’une famille américaine dans les années 1920, brisée par la mort d’un des frères dans les tranchées de la Première guerre mondiale. Zwick explore en douceur la complexité des relations filiales, fraternelles et amoureuses, traite avec beaucoup de poésie le rapport à la nature, à la terre (l’histoire est racontée par un vieil indien), notamment à travers le personnage sauvage et insaisissable du magnétique Brad Pitt, dans un de ses grands premiers rôles. Couvre-feu (1998)Ambitieux thriller mal-aimé à sa sortie, accusé de racisme anti-musulman, Couvre-feu raconte un New York passé sous loi martiale à cause d'une menace d'attentats terroristes. Il ne faut pas voir là une prophétie du 11-septembre ni même un film de propagande bas-du-front mais un efficace film d'action où les héros comme les affreux sont dans les deux camps. Le Dernier Samouraï (2003)Le Dernier samouraï c'est évidemment Tom Cruise en héros tragique : mais c'est aussi et surtout la charge finale, au son du score surpuissant d'Hans Zimmer, où les traditions ancestrales poussent des guerriers à se sacrifier, écrasés sabre au clair par la modernité industrielle aveugle. Le plus beau film de Zwick ? Il aura l’occasion de refaire de Tom Cruise sa muse dans la suite de Jack Reacher, que le cinéaste doit tourner prochainement : « On a vécu une très belle expérience ensemble. Et quand on a vécu ça avec quelqu’un, on a toujours envie d’essayer de recréer cette magie » déclara-t-il en mai dernier. Ça promet.En attendant, il filme Tobey Maguire dans la peau du champion d'échec (et de la Guerre froide) Bobby Fischer dans Le Prodige, le 16 septembre dans les salles :