La Planète des Singes n’a jamais remporté l’Oscar des meilleurs VFX, « c’est un crime » selon Wes Ball
Twentieth Century Fox France

Nommé à trois reprises aux Oscars des meilleurs effets spéciaux, et pourtant jamais vainqueur…

Il y en a eu du chemin parcouru depuis la première adaptation du roman de Pierre Boule en 1968 et La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume de Wes Ball. Les maquillages déjà impressionnants pour l’époque ont fini par laisser place aux nouvelles technologies d’effets spéciaux – CGI et motion capture. Revêtus d’une combinaison et de plusieurs capteurs, les acteurs donnent vie aux singes comme cela n’a jamais été fait auparavant. Figure de proue de cette technique : Andy Serkis. Après Gollum et King Kong, le Britannique a bluffé la critique en prêtant son corps et ses expressions à César – le héros primate de la dernière trilogie de la Planète des Singes.

Andy Serkis sur le tournage de La Planète des singes 2 (2014)
20th Century Fox

"En performance capture, la manière d’enregistrer les mouvements du visage évolue tout le temps, considère le comédien et metteur en scène. Les détails, les nuances, le jeu de l’acteur qui donne le point de départ de l’animation, la transposition de cette performance réelle en création numérique… On se rapproche de plus en plus du 'vrai'."

A Première, chaque composant la trilogie a marqué par la beauté de ses effets et la justesse de l’interprétation. On a notamment écrit pour La Planète des Singes : Suprématie : "Les singes sont encore plus hallucinants de réalisme que dans les deux films précédents, et le talent d'Andy Serkis et des techniciens de Weta atteignent ici une espèce d'apothéose."

La Planète des singes - Suprématie : Enfin un Oscar pour Andy Serkis ?

Pourtant, malgré les prouesses des VFX et de sa performance, jamais l’acteur n’a été nommé aux Oscars du meilleur acteur – et jamais la Planète des Singes n’a remporté l’Oscar des meilleurs effets spéciaux malgré ses trois nominations. En 2012, La Planète des Singes : Les Origines était nommé, mais a vu la statuette aller à l'équipe de Hugo Cabret (Martin Scorsese), en 2015, La Planète des Singes : L’Affrontement a perdu face à Interstellar (Christopher Nolan), et trois ans plus tard, La Planète des Singes : Suprématie était battu par Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve).

Aujourd’hui, le maître de la motion capture ne fait plus partie de l’aventure, mais les revendications autour des récompenses pour les effets spéciaux continuent.

Récemment interrogé par AP Entertainment sur le tapis rouge de l’avant-première du dernier film de la saga à Los Angeles, le réalisateur, Wes Ball (Le Labyrinthe) s’est exprimé sur ce triste constat :

"Je pense que les gens ne comprennent le pas le niveau d’habilité et de talent artistique réquisitionnés dans la création de ces films. Ce sont des effets spéciaux mais c’est aussi le travail de production que nous faisons, toutes les choses que l’on crée, à différents niveaux."

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Car depuis le premier volet, la Fox se bat pour la reconnaissance d’Andy Serkis et du travail réalisé sur les images de synthèse. Elle avait par exemple publié cette vidéo des coulisses pour la sortie du troisième volet :


 

Pour Wes Ball, cette ignorance est atroce :

"Je pense que c’est criminel que ces films sur des singes n’aient jamais remporté l’Oscar des meilleurs effets spéciaux. C’est dingue ! Donc j’ai fait ma part du boulot pour que ça change."

Avec La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume, peut-être espère-t-il changer la donne ? Les premiers visuels témoignent déjà d’une photographie spectaculaire et de CGI appliquée et bluffante.

Se déroulant trois cents ans après la mort de César, le film explore une nouvelle ère où les singes ont pris le pouvoir et les Hommes sont revenus à l’état sauvage obligés de se cacher pour survire. A travers un voyage initiatique qui l’amène à découvrir un passé dont il ne sait rien, Noa (Owen Teague), le jeune chimpanzé intrépide s’allie à une jeune humaine, Nova, pour défier l’autorité d’un primate tyrannique Proximus (Kevin Durand).

Pour savoir si La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume mérite une nomination voire une victoire aux Oscars, rendez-vous dans les salles obscures : le film est sorti ce mercredi en France.