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Ni de selfie lors de la montée des marches.

Thierry Frémaux a donné au Film Français les nouvelles règles du festival de Cannes 2018. Le délégué général de l’événement, qui se déroulera du 8 au 19 mai, proposera quelques changements.

Un nouveau calendrier
Au niveau des dates, déjà, les organisateurs ont décidé de démarrer un mardi, et non un lundi, et de finir un samedi au lieu du dimanche. Pourquoi ? "Le mardi est un jour d’avant-premières, justifie l’intéressé, ce qui est parfait pour le film d’ouverture qui sortira le lendemain en France et gagne ainsi une journée 'd’événementialité'. Avec une soirée supplémentaire avant le premier week-end, cela permet aussi de mieux équilibrer les deux semaines de Festival. Et le film de clôture, placé le samedi, sera au cœur d’un week-end de cinéma. Et tout le monde rentrera à la maison le dimanche. Après la célébration du 70e anniversaire, nous ouvrons la nouvelle décennie en faisant bouger les choses."

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Des projections chamboulées
Autre modification de taille pour les festivaliers, il n’y aura pas de projection de presse des films en compétition avant leur grande première mondiale. "Nous voulons faire évoluer la grille de projections qui n’a pas bougé depuis plusieurs décennies. La 'première mondiale', c’est-à-dire la projection en présence de l’équipe du film, ne sera plus cette 'quatrième mondiale' qui venait après la presse, les professionnels et le public. Elle sera la première projection de chaque film à Cannes  (afin de) redonner toute leur attractivité et tout leur éclat aux soirées de Gala. À 19h, la presse verra le film en même temps à Debussy, le suspense sera total !"

Le film de 22h sera lui "projeté à la presse le lendemain matin à Lumière, ajoute-t-il. On assistera peut-être à un engouement renouvelé pour les 'journalistes-soiristes' (chargé des comptes rendus des soirées de premières, de la réaction du public, Ndlr), grande tradition dans l’histoire du Festival. En revanche, rien de changé pour les séances de compétition de l’après-midi, ni pour Un certain regard, qui mêlent presse et public depuis longtemps."

Plus de films Netflix en compétition
Autre règle inédite, suite à la polémique de l’année dernière autour d’Okja et de The Meyerowitz Stories : les productions de Netflix pourront être sélectionnées hors compétition, mais ne seront pas en lice pour la Palme d’or. "L’an dernier, lorsque nous avons sélectionné ces deux films, je pensais convaincre Netflix de les sortir en salle. J’étais présomptueux : ils ont refusé. Désormais, tout film en compétition devra sortir dans les salles françaises. Les gens de Netflix ont adoré le tapis rouge et aimeraient nous présenter d’autres films. Mais ils ont compris que leur intransigeance sur le propre modèle s’oppose désormais à la nôtre. (…) Aujourd’hui, il nous faut tenir compte de l’existence de ces puissants nouveaux entrants : Amazon, Netflix et peut-être bientôt Apple. Netflix désirait être à Cannes, nous avons été heureux de les sélectionner puisqu’ils avaient avec eux deux merveilleux cinéastes, Noah Baumbach et Bong Joon-ho. Cela a créé une énorme controverse dont l’écho fut planétaire. Il est préférable que tout cela se passe à Cannes qu’ailleurs. Nous défendons l’image d’un festival qui prend des risques, interroge le réel et doit être chaque année au cœur des débats."

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Et plus de selfies lors de la montée des marches
Dernière demande fermement répétée par Thierry Frémaux : il ne veut plus que les invités se prennent en photo sur le tapis rouge, lors de la montée des marches. "Nous avons décidé avec Pierre Lescure de carrément les prohiber. En haut du tapis rouge, la trivialité et le ralentissement provoqués par le désordre intempestif créés par la pratique des selfies nuit à la qualité de la montée des marches. Et donc au Festival tout entier."

La sélection du 71e festival de Cannes sera dévoilée le 12 avril prochain.

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