Edgar Wright raconte les coulisses de la scène de danse de Last Night in Soho
Universal

La chorégraphie entre Anya Taylor-Joy, Thomasin McKenzie et Matt Smith a demandé très peu d'effets spéciaux.

Last Night in Soho sort cette semaine en DVD et blu-ray (et il est aussi disponible en VOD, notamment sur Première Max). Parmi les bonus, plusieurs makings-ofs détaillent la fabrication de ce film à l'ambiance particulière, où une jeune fille (Thomasin McKenzie) fascinée par les années 1960 va soudainement être transportée dans le Londres de cette époque pour y suivre le parcours d'une femme (Anya Taylor-Joy), qui rêve elle de devenir une chanteuse renommée. Une histoire qui se transformera peu à peu en cauchemar, le réalisateur Edgar Wright, lui-même fasciné par cette période, ayant pensé son film comme une mise en garde contre nos propres fantasmes sur une époque que nous n'avons pas vécue.


Last night in Soho : un bonbon coloré au goût amer [critique]

Une fois l'héroïne endormie, elle bascule donc dans le passé, et commence alors un jeu de miroirs fascinant entre les deux femmes, l'héroïne moderne apparaissant comme le reflet de son modèle qui avait son âge six décennies plus tôt. Cela a représenté un casse-tête logistique pour que leurs scènes en commun soient crédibles, raconte le metteur en scène tout au long des bonus : il a par exemple fait appel aux jumeaux Phelps (George et Fred Weasley dans Harry Potter) pour accueillir les deux actrices dans la salle de spectacle du Café de Paris : elles pouvaient ainsi jouer face à face pour faire croire qu'elles s'observaient dans un miroir, pendant que les deux frères incarnaient le même rôle de majordome,à côté de l'une et l'autre. Le réalisateur a décrypté ce passage pour le New York Times ci-dessous :

Anya Taylor-Joy chante la BO de Last Night in Soho et croise Matt Smith dans un extrait

Pour cette même séquence, cruciale dans l'histoire puisqu'elle représente la première plongée du personnage principal au coeur de l'ambiance des années 1960, le réalisateur de la Cornetto Trilogy a aussi filmé une chorégraphie impressionnante entre les deux héroïnes et Matt Smith, personnage central du plan. Ses partenaires féminines tournent autour de lui, ayant le visage d'Anya, puis de Thomasin, puis d'Anya, etc., pendant qu'une foule de figurants virevoltent autour d'eux. Une danse bluffante, qui n'a pas demandé beaucoup d'effets spéciaux, révèle l'équipe : "Elle a simplement été chorégraphiée avec talent, pas seulement entre Matt, Anya et Thomassin, sous la direction de l'incroyable danseuse Jennifer White, mais aussi avec la complicité du caméraman", explique Wright. Les danseurs et lui doivent se trouver pile au bon endroit au bon moment pour pouvoir "switcher" en une fraction de seconde. Ainsi, pendant que la caméra tourne autour de Matt Smith, Thomasin McKenzie se cache à ses côtés, puis elle change de place avec Anya Taylor-Joy, et pendant qu'elle danse avec son partenaire, celle-ci se dissimule dans l'angle mort de la caméra, suit le mouvement en rythme pour qu'elles puissent quelques instants plus tard échanger leurs places à nouveau. Le montage permet aussi évidemment de tricher sur certains plans, et au final, un seul effet visuel en numérique a été conçu pour cette danse, pour un très court instant où le visages des deux actrices se succèdent trop rapidement à l'écran pour pouvoir tourner cela "en vrai".

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Focus Features a partagé un extrait de ces bonus intéressants, à retrouver en entier au sein du blu-ray de Last Night in Soho. Notez que ce n'est pas la première fois qu'Edgar Wright s'amuse à la mise en scène d'une scène musicale : il est notamment célèbre pour avoir conçu la chorégraphie de combat contre les zombies dans Shaun of the Dead, sur l'air de "Don't Stop Me Now", de Queen, et bien sûr toutes les "battles" de Scott Pilgrim, influencées par des univers de BD, des jeux-vidéo et de la scène musicale rock. 


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