Toutes nos envies

Toutes nos envies est un film sous pressions (sociale, économique, professionnelle, judiciaire, vitale...) qui emprisonne ses personnages dans un enfer carcéral d’où il semble difficile, voire impossible, de s’échapper. Philippe Lioret, lui, a pris nombre de libertés en adaptant D’autres vies que la mienne, le best-seller d’Emmanuel Carrère. Comme dans Welcome, le cinéaste s’attache à dénoncer l’influence des dérives du système capitaliste sur la vie des gens au quotidien, jusqu’à les broyer. Là encore, si Lioret croit en la vertu salvatrice d’une réaction collective, il n’oublie pas pour autant que celle-ci doit s’inscrire dans une démarche qui part de chaque individu, empêtré dans des petites lâchetés quotidiennes qui contaminent son existence. Cet engagement est sublimé par l’investissement total de Marie Gillain et de ses partenaires, humains dans toute leur fragilité.

Profondément ancré dans une réalité sociale éprouvante, violente et cruelle, Toutes Nos Envies est avant tout la belle histoire d'une rencontre entre deux êtres.

Le sujet est lourd, mais la mise en scène refuse les grosses ficelles du sentimentalisme. Pas de violons, pas de grands mouvements de caméra. Plutôt une fausse froideur derrière laquelle l'émotion perce par petites touches grâce à des comédiens très justes.

C'est par la volonté de mettre en lumière des combattants du quotidien que le film touche.

. Après « Welcome », Philippe Lioret offre à nouveau à Vincent Lindon un très beau rôle, celui d’un homme et de son dernier combat pour la justice et l'égalité républicaine face à des sociétés mastodontes défendues par de pugnaces et procéduriers avocats. Un jour, le juge chevronné confie à celle qui tente de le convaincre de mener cette dernière bataille avec elle : « Le crédit c'est la consommation, et la consommation c'est le système : on touche pas ! » Le cinéaste filme aussi un autre combat, celui de Claire, face à la maladie qui peu à peu gagne du terrain sur le temps qui lui reste pour sauver un être pris dans les griffes du capitalisme sauvage. « Toutes nos envies », c'est le souhait d'un monde meilleur et moins rapace. Voilà vers quoi tendent toutes les envies de ce septième long métrage de Philippe Lioret, inspiré du livre d'Emmanuel Carrère, « D'autres vies que la mienne ».

Après le très beau Welcome (...), Lioret s'engage de nouveau avec ce film librement inspiré du roman d'Emmanuel Carrère, "D'autres vies que la mienne". Vincent Lindon et Marie Gillain y forment un émouvant tandem de justiciers à fleur de peau.

(...) On ne peut que remarquer les effets dramatiques appuyés, les libertés prises avec la vraisemblance (...) et les efforts vains des comédiens pour échapper à certaines situations programmées.

Il charge un peu trop la barque du mélo : plus de sentimentalité que d'intériorité. Mais la générosité des acteurs dynamise le film, emporte la conviction et l'émotion.

Le talent éclatant des acteurs parvient à sauver le film de la catastrophe lacrymale qui s'annonçait.

Après Welcome, le réalisateur Philippe Lioret et Vincent Lindon repartent au combat, cette fois-ci en compagnie de Marie Gillain et contre le surendettement. Le résultat est plus mitigé.