Les zintrus

En misant tout sur la comédie et en usant jusqu’à la corde son seul gag, ce nouvel opus hyperformaté de John Schultz, oubliable depuis son making of de Jurassic Park, tourné en 1993 (!), ne dépasse pas le stade de la grosse farce, outrageusement interprétée par des acteurs peu inspirés. On passe, donc.

Dans une maison de campagne, des enfants affrontent des extraterrestres capables de contrôler l'esprit des adultes. Un divertissement lambda et vite oublié.

Les Zintrus a le don de ne jamais agacer les plus de 12ans pour qui le film n'est pas conçu. On pourra donc laisser sans risque sa progéniture vibrer à cette initiation au fantastique.

(...) si le divertissement ne fait jamais défaut dans Les Zintrus, le scénario aurait mérité un peu plus de cynisme et de noirceur. L'humour vitriolé d'un Joe Dante manque cruellement à l'entreprise, et ce final regorgeant de bons sentiments, au cours duquel parents et enfants se réconcilient béatement autour d'une bonne partie de pêche, laisse franchement perplexe.

Ici, des extraterrestres aux faciès de gargouilles verdâtres affrontent des gamins aussi blasés que déterminés qui semblent avoir vu tous les films sur le même thème… et ce n’est pas ce qui manque ! C’est d’ailleurs son absence de prétention qui donne tout son sel à cette comédie sarcastique.

La petite réussite de cette comédie fantastique, dûe au scénariste de «Madagascar» et «Wallace et Gromit», tient à ces drôles d'aliens verts en personnages d'animation confrontés aux vrais acteurs, ainsi qu'à certains effets spéciaux rigolos (les enfants en apesanteur au plafond). Pour le reste, le scénario séduira surtout les petits. Les pré-ados rompus aux jeux vidéo risquent de trouver ces Zintrus vraiment trop nunuches à leur goût.

Quelques scènes particulièrement réussies - comme la transformation d'une paisible grand-mère en guerrière vicieuse - ne sauvent pas toutefois la lente dissolution de cette fable assez sympathique dans l'eau de boudin du programme émolliant qu'elle est censée servir.

Au milieu de ce naufrage, les jeunes acteurs s’en sortent plutôt bien et rendent l’ensemble tout juste regardable. En tout cas, les parents avisés, devant l’offre de plus en plus abondante d’œuvres enfantines ambitieuses et artistiquement splendides, feront le bon choix en évitant de pousser leurs zenfants devant ce produit insipide qui semble d’un autre âge.

Interminable guéguerre entre une bande de gamins niais et un commando d'aliens riquiqui mais teigneux, croisement d'E.T. et de Gremlins : avec Les Zintrus, le réalisateur américain John Schultz lorgne sans imagination sur les grandes comédies familiales des années 80. N'est pas Joe Dante ou Steven Spielberg qui veut.