Toutes les critiques de Le nom des gens

Les critiques de Première

  1. Première
    par Damien Leblanc

    Capable d'alterner moments hautement comiques (l'explosif dîner entre beaux-parents), passages plus sentimentaux appuyés par une mélodie qui rappelle celle que composa Georges Delerue pour La Peau douce, et séquences tragiques (voir la lourde sensation de rejet qu'éprouve la mère d'Arthur quand elle doit refaire ses papiers d'identité), le film trouve finalement sa force dans cette imprévisibilité et ce surgissement. A l'image de personnages qui ont peu de prise sur le monde qui les entoure, le spectateur ne sait pas toujours où donner de la tête ; mais à force de multiplier les réflexions énergiques sur le vivre-ensemble, Michel Leclerc parvient précisément à délivrer de précieux constats sur l'état de santé de la France contemporaine.
    Au final, la brève apparition de Lionel Jospin dans son propre rôle ne constitue qu'un simple gadget au sein d'un film qui fourmille d'idées et de gags. S'il fleure souvent les bons sentiments et échoue parfois dans son refus du manichéisme, Le Nom des gens réussit l'exploit de faire rire avec les péripéties politiques de la France de Sarkozy. Sans jamais perdre de vue sa décapante fantaisie, le film reste jusqu'au bout fidèle à son credo : «C'est à chacun de définir sa propre identité, pas aux autres ».

  2. Première
    par Emilie Lefort

    Sara Forestier nue dans les rues de Paris et le métro, fallait oser… Lionel Jospin en acteur secondaire, fallait oser… Michel Leclerc n’hésite pas et réussit sa comédie avec brio. Le Nom des gens est une comédie sociale française comme on en voit trop peu : Inventive, attachante, intelligente et brillamment écrite. Ponctué de dialogues cinglants, Gamblin et Forestier se renvoient la balle durant 1h40 sans fausses notes. Ce grand foutoir mêlant réflexion historique, sociale et politique, sur fond d’histoire d’amour ne manquera pas de vous surprendre.

  3. Première
    par Julien Samy

    Bonne nouvelle : s’ils n’oublient jamais que leur objectif est de faire rire, Michel Leclerc et sa coscénariste Baya Kasmi ont compris qu’une bonne comédie se devait avant tout d’être un bon film. Ils ont donc choisi de raconter une histoire qui leur tient à coeur, exploration lucide et souvent hilarante de leurs origines qui, doublée d’une réflexion incisive sur le sens de l’engagement politique, se paie le luxe de mettre en pièces notre glorieux débat sur l’identité nationale. Plutôt que de brosser à gros traits les archétypes habituels, ils ont choisi de confectionner, avec une infinie tendresse, des personnages auxquels on ne cesse jamais de croire. Et plutôt que de puiser dans la grande tradition des Charlots, Michel Leclerc est allé chercher son inspiration visuelle du côté de l’inventivité fantaisiste du Woody Allen d’Annie Hall. Comme un miracle n’arrive jamais seul, l’alchimie entre les acteurs est là. Tandis que Gamblin dépouille progressivement son personnage de toutes ses couches de névroses avec une grâce bouleversante, Sara Forestier donne chair à son improbable pasionaria avec une irrésistible conviction.

Les critiques de la Presse

  1. Positif
    par Philippe Rouyer

    Le film s'appuie sur deux atouts maîtres : la qualité de son écriture, autant dans les dialogues que dans la construction d'ensemble à partir d'une mosaïques de saynètes, et l'interprétation de Sara Forestier qui ne recule devant rien.

  2. Rolling Stone
    par Mathilde Lorit

    L'idée semble un parfait prétexte à une pure comédie de situation. Sauf que Michel Leclerc y ajoute des dialogues mémorables et une vraie sensibilité : en posant la question de l'identité, il nous fait passer du rire à l'émotion avec beaucoup de subtilité.

  3. StudioCiné Live
    par Christophe Chadefaud

    Sourire éclatant et convictions brandies en étendard, Sara Forestier est formidablement vivante, comme lorsqu'elle s'effondre brutalement, contrainte de voter Chirac aux présidentielles pour faire barrage au fascisme. Son interaction avec Jacques Gamblin constitue le sel du Nom des gens. Lui porte avec dignité le poids d'un héritage silencieux. De quoi donner encore un peu de corps à un film loin d'en manquer. Derrière la fraîcheur d'une comédie citoyenne en forme de feu d'artifice d'humour à l'écriture ciselée, Le nom des gens pose, l'air de rien, un double questionnement sur l'identité : nationale et intime. S'il nous est désormais interdit de sourire sur nos photos d'identité, Le nom des gens nous offre au moins un remède vivifiant contre la morosité sociale.

  4. Le JDD
    par Danielle Attali

    Retenez donc ce titre a priori sans aspérités quand la réalisation et le script réservent des tas de surprises, d’éclats de rire, de moments de pure folie, de générosité. Férocement enraciné à gauche, le film est aussi ébouriffant par sa drôlerie que par son intelligence. Il réussit la prouesse d’être une vraie comédie avec une histoire d’amour, un fond social et engagé, en prise directe avec des préoccupations récentes sur l’identité nationale et les communautarismes.

  5. Elle
    par Françoise Delbecq

    Deuxième long-métrage de Michel Leclerc, Le nom des gens est une comédie sociale qui pose le débat sur l'identité nationale et qui fonctionne grâce à des dialogues cinglants et à une interprétation sans faille. Si le talent de Jacques Gamblin est une évidence, quel bonheur de revoir Sara Forestier avec la fraîcheur qui l'avait fait exploser dans L'esquive.

  6. Télé 7 jours
    par Viviane PESCHEUX

    Dialogues et personnages truculents, situations cocasses, le rythme de cette comédie politico-romantique ne faiblit pas. Sara Forestier, en militante décomplexée, et Jacques Gamblin, en jopiniste coincé, forment un couple a priori improbable, pourtant crédible, et d'un charme total.

  7. Les Inrocks
    par J.B. Morain

    Le film de Michel Leclerc, attachant, rigolo, souvent gonflé, pèche hélas par une carence de direction d’acteurs (Gamblin au cinéma, c’est toujours un problème : ce n’est pas de sa faute, mais il ressemble trop à un comédien) et d’invention autre que scénaristique.
    Alors le film regorge de trouvailles fictionnelles, de rebondissements inédits, de dialogues savoureux et émouvants, sans jamais se montrer à leur hauteur dans sa réalisation, surtout caractérisée par des échanges mécaniques de champs/contrechamps de surcroît assez mal fichus.
    Il n’empêche qu’à force de se moquer à la fois de notre société et de notre époque, gauche et droite confondues (même s’il est évident que nous sommes dans un film de gauche – Lionel Jospin, idole d’Arthur Martin, fait même une apparition croquignolette dans le film), il se dégage de l’ensemble quelque chose de sympathique et de sombre qui finit par nous toucher.

  8. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Cette comédie intelligente et vitaminée s'offre même Jospin en guest star ! Le rire, plutôt fin, est omniprésent grâce à un scénario semi-autobiographique du réalisateur de J'invente rien et de sa compagne, Baya Kasmi. La fraîcheur de ce film militant se teinte par moments de gravité abordant des sujets comme l'engagement politique et l'identité. Alors Le nom des gens, on vote « oui ».

  9. Le Parisien
    par Pierre Vavasseur

    Le réalisateur de « J’invente rien » en 2006 signe ici un deuxième long-métrage réjouissant, avec Lionel Jospin en guest star.
    L’histoire de Bahia (Sara Forestier), jeune beurette de gauche, enthousiaste et délurée, qui a pris l’habitude de coucher avec des militants de droite pour les convertir à sa cause, jusqu’à ce qu’elle rencontre Arthur Martin (Jacques Gamblin), scientifique, spécialiste des maladies des oiseaux et jospiniste convaincu, a en effet de quoi vous enchanter, quelles que soient vos opinions politiques. Cette comédie aux accents graves sur les relations que nous entretenons avec nos origines, présentée cette année à Cannes en sélection parallèle, est sans aucun doute l’un des meilleurs films de ce second semestre.

  10. Paris Match
    par Alain Spira

    A l'heure où les humoristes se font virer des ondes tricolores, cette comédie inattendue se respire comme une grande bouffée de liberté libertaire et libertine. Ce pavé, tombé du ciel dans le marasme d'une France figée par la peur des autres, est la chose la plus drôle et la plus audacieuse et que l'on ait vue depuis longtemps.

  11. Télérama
    par Aurélien Ferenczi

    Le film lui-même est, en vrac, foutraque, attachant, maladroit, inventif, plutôt actuel et un peu invertébré. Une suite de saynètes inégales, certaines franchement savoureuses, qu'un final un peu mélo tente tardivement et inutilement de structurer. Le film brasse dans le plus grand désordre quelques thèmes du moment (ou d'un peu avant) : l'obsession mémorielle (Arhur a perdu ses grands-parents dans les camps de la mort), le regard sur l'immigré (Baya, qui n'en a pas l'air, mais comme son nom l'indique, est à moitié algérienne). On frise l'overdose de politiquement correct, de « bien-pensance » progressiste, mais le message de tolérance n'est pas inutile par les temps qui courent.

  12. Nouvel Obs
    par Lucie Calet

    Il sonde avec un esprit offensif les tabous familiaux et les prurits de la société française : principe de précaution, mariage blanc, immigration, port du voile, politique sécuritaire ou pédophilie. Sara Forestier casse la baraque dans cette comédie politique jouissive à la Woody Allen où Lionel Jospin passe une tête pour se moquer de lui-même.

  13. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Si l'ensemble se révèle un peu inégal, notamment à cause d'une désinvolture qui finit par l'éloigner du sentiment de la réalité, on saura gré au film de faire souvent mouche. Et aussi d'organiser, grâce à l'apparition inattendue de Lionel Jospin dans son propre rôle (l'extravagante Bahia l'offre un jour en "cadeau" à domicile à Arthur), une très belle scène de cinéma. Un moment véritablement magique du film dont l'indécision, la délicatesse et l'incongruité confèrent à son scénario un peu trop bien huilé une liberté soudaine et bienvenue.

  14. A voir à lire
    par Sébastien Mauge

    A la fois drôle et agaçant, le film de Michel Leclerc souffre d’une ambition trop grande par rapport à la faiblesse du traitement choisi, caricatural au possible. De bons moments tout de même.

  15. Les Cahiers du cinéma
    par Nicolas Azalbert

    Le Nom des gens, une comédie politique ? Laissez-nous rire; Si être de gauche se résume à bloquer les portes du métro pour laisser monter un vieux couple dans la rame ou aller rejeter à la mer des homards vivants achetés au marché, autant aller prendre tout de suite sa carte à l'UMP. Démoralisant.