Dans les cordes

Magaly Richard-Serrano met en scène deux cousines boxeuses qui se retrouvent adversaires dans le film Dans les cordes. Un petit film honnête et sincère qui est avant tout un portrait famillial intense et pas niais. Les jeunes comédiennes (Louise Szpindel, Stéphanie Sokolinski) sont impec et le film fait parfois songer à l’univers d’Erick Zonca. On connaît pire comparaison.

Tous ces personnages pourraient n’être que des reflets d’un cinéma dépassé : le réalisme poétique cher à Carné et à Gabin. La sincérité de Magaly Richard-Serrano en fait précisément l’inverse : des familiers, des copains qu’on contemple avec émotion lutter pour leur survie.

Il y a beaucoup de raisons d'être ébloui par le premier film de Magaly Richard-Serrano, et pas uniquement parce qu'on s'identifie aux deux personnages principaux qui en prennent plein les yeux.

On aime par ailleurs un film qui se contente de boxer dans sa catégorie, sans se pousser du col ni faire dans le grand spectacle, mais en visant vite, juste et au coeur des choses. (...) Cela suffit amplement au film pour conquérir cette victoire cinématographique : l'empathie du spectateur pour les personnages.

Dans ces cordes-là, il y a deux adolescentes qui s’aiment et se déchirent. Toutes les deux sont à la recherche d’une vérité; une vérité qu’elles ne pourront trouver qu’au-delà du ring. Un beau premier round cinématographique pour cette jeune réalisatrice.

Le scénario emprunte quelques directions - la crise du couple, la paternité entre autres - qui aboutissent à des culs-de-sac, mais une telle énergie parcourt le film qu'elle finit par emporter l'adhésion.