C'est l'amour

Trente-sept ans après son chef-d’œuvre Corps à cœur, somptueux mélodrame sur la passion charnelle entre un jeune homme et une femme beaucoup plus âgée, l’attachant franc-tireur Paul Vecchiali continue de creuser le sillon des sexualités "alternatives". En l’occurrence, le stratagème érotique élaboré par une épouse qui se croit trompée pour séduire un acteur gay en perte de vitesse. Entre moments de grâce, trouvailles visuelles, coups d’éclat narratifs, complaisances d’auteur (notamment musicales) et touchante approximation de certains comédiens, le réalisateur témoigne pour ses personnages d’une empathie qui fait tout le prix de son cinéma frondeur, artisanal et passionné.

Nouvelle variation flamboyante et exaltée sur le tumulte amoureux, par le vétéran Vecchiali.

(...) une comédie tragique, cruelle, vivifiante, irritante même, mais qui séduit par l’humour provocateur que lui insuffle Vecchiali lui-même dans le rôle d’un père-témoin faussement bienveillant qui n’hésite pas à mettre son grain de sel pour le meilleur ou pour le pire.

Sa mise en scène tranchante empêche toutefois les sentiments de s'épanouir pleinement.

Autour de cette trame ultra-simple, l’auteur de Femmes, femmes (...) greffe un récit savoureux dont la gravité se drape dans une forme légère, en forme de patchwork ludique. 

C’est l’amour croise le tragique avec des volets chantés et dansés, de la comédie plus franche et des passages dont on ne sait pas trop quoi penser tant ils voguent en eaux instables.