DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR

Marie-Antoinette : le Versailles pop et coloré de Sofia Coppola

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

MARIE-ANTOINETTE (2005)

Ciné+Émotion nous fait vivre la vie de château ce soir à 22h30 avec la diffusion de Marie-Antoinette de Sofia Coppola, remontant (déjà!) en 2006. Suite au succès de ses deux premiers longs-métrages Virgin Suicides et Lost in Translation, la fille du grand Francis se prend des envies de grandeur de majesté en s'attachant à la destinée de Marie-Antoinette d'Autriche, reine de France frivole, honnie par le peuple, mais en laquelle la cinéaste voit aussi une grande modernité derrière l'ennui qu'elle cultive dans sa cage dorée de Versailles.Une modernité qu'elle met en scène en téléscopant passé et présent, mélangeant intérieurs baroques et couleurs pastel, cupcakes et perruques poudrées, Vivaldi et New Order. Autant d'anachronismes parfaitement volontaires qui créent un objet filmique étrange et déroutant, présenté en compétition au Festival de Cannes. Librement inspiré de la vie de Marie-Antoinette, qui prend ici les traits de Kirsten Dunst, le film entend appliquer à la figure historique ce que Ken Russell avait fait en 1975 à Franz Liszt dans Lisztomania (titre par ailleurs que donnera quelques années plus tard le compagnon de Sofia Coppola, Thomas Mars, à une chanson de son groupe Phoenix) : transformer une icône historique en pop star des temps modernes.Mais le plus impressionnant dans Marie-Antoinette reste surtout la vue qu'elle nous offre d'une de nos merveilles patrimoniales, le château de Versailles, filmé comme jamais au cinéma. Pour les biens du tournage, l'équipe du film a d'ailleurs bénéficié d'un accès privilégié aux intérieurs du château après validation du script par le conservateur et directeur général de l'époque Pierre Arizzoli-Clémentel. Un accès qui a tout de même coûté la bagatelle de 300.000 euros pour trois semaines de tournage.De nombreuses salles du château servent de décor au tournage, échelonné pendant les heures de fermeture du château le lundi et en soirée pour ne pas déranger les touristes. On peut notamment voir dans le film la Galerie des Glaces, la chapelle, le Salon d'Hercule, le Petit Trianon ou encore les fameux jardins du château. Mais pour des raisons pratiques, plusieurs autres châteaux vont également être sollicités comme ceux de Vaux-le-Vicomte, Champs-sur-Marne, Dampierre, Millemont ou Pontchartain ; ainsi que des lieux comme l'Hôtel de Soubise, l'Opéra Garnier ou le siège de la Banque de France. Quant aux appartements privés du roi Louis XVI (Jason Schwartzmann) et de la reine, ceux-ci étaient trop petits pour que le tournage puisse s'y dérouler. Ils furent alors reconstitués dans les studios de Bry-sur-Marne, récemment menacés de fermeture avant d'être finalement repris.Dans une ambiance ultra-secrète (le plateau et les acteurs étaient entourés de draps noirs en permanence pour cacher les costumes), Sofia Coppola et ses équipes ont donc pu tourner dans l'enceinte du château au prix de très nombreuses précautions. Des moquettes furent déposées pour ne pas abîmer les planchers d'époque, les pieds des caméras devaient être recouverts de balles de tennis et le restes du matériel devait être enroulé dans du papier bulle. Au final, la patte esthétique incontestable du film lui valut de remporter l'Oscar des meilleurs costumes.Au prix de ces nombreuses concessions, Sofia Coppola a tout de même réussi à créer son Versailles, personnages à part entière de ce film qui divise encore aujourd'hui les cinéphiles et les historiens. Petit succès commercial malgré son budget solide d'une quarantaine de millions de dollars, Marie-Antoinette reste une proposition de cinéma audacieuse et à défendre, comme l'expliquait à l'époque Gérard Delorme dans Première : "Le regard qu'elle porte sur la cour est généralement lucide, parfois bienveillant mais jamais dupe [...] Coppola, qui sait très bien ce qu'elle fait, choisit précisément ce qu'elle veut montrer et ce qui doit être laissé à la spéculation. La musique choisie pour l'ambiance qu'elle décrit plutôt que pour l'époque qu'elle représente fait des miracles pour rendre attrayant un univers baroque potentiellement rebutant".L'histoire de Marie-Antoinette : Marie-Antoinette, 15 ans, quitte la cour d'Autriche pour la France où elle doit épouser le Dauphin, futur Louis XVI. Mais le jeune homme est paralysé de timidité, la cour est cruelle et frivole et l'étiquette impitoyable. Pour survivre, la jeune femme s'étourdit de fêtes et de plaisirs. D'après le livre d'Antonia Fraser, la réalisatrice de Virgin Suicides peint une adolescence d'un autre temps. Marie-Antoinette est diffusé ce soir à 22h30 sur Ciné+Émotion.