Le créateur de Dawson signe un soap déguisé en thriller, qui accumule les clichés et les absurdités. Mais on se laisse prendre dans les filets de la famille Buckley.
Après Capeside, Massachusetts et ses ados aux hormones hyperactives, Kevin Williamson nous fait découvrir un autre joli petit port de la côte est américaine : bienvenue à Havenport, en Caroline du Nord !
Le créateur de Dawson (et aussi The Vampire Diaries) a imaginé une nouvelle série pleine de dramas pour Netflix. The Waterfront ne fait pas dans la dentelle — et c’est précisément ce qui la rend aussi addictive.
Inspirée par l’histoire (vraie) de son père - un pêcheur devenu passeur de drogue dans les années 80 - ce thriller familial en 8 épisodes aligne les clichés avec un plaisir coupable très assumé. On suit la famille Buckley, qui règne depuis des décennies sur l’industrie locale de la pêche. Mais derrière leur façade de notables bien sous tout rapport, les Buckley sont au bord de la faillite. Rongés par les mensonges et les secrets, ils sont prêts à tout pour préserver leur héritage… même au pire.

The Waterfront, c’est un peu Ozark sous forme de télénovéla : une famille plongée dans un trafic de drogue qui la dépasse, et qui n’a pas d’autre choix que de se serrer les coudes pour survivre. Mais Holt McCallany (excellent profiler de Mindhunter) n'est pas Jason Bateman. Malgré la force qu'il dégage à l'écran, le massif patriarche est un peu mono-expressif, et l'ambiance grise et ténébreuse du drama dans le Missouri manque cruellement à cette histoire improbable, qui finit par lorgner ostensiblement du côté d'un Yellowstone version bord de mer...
Il y a du clinquant, du drame, du grotesque, et beaucoup de trahisons entre deux sorties sur l'océan. Tout y passe : une ex-junkie en quête de rédemption mais prête à trahir, un père autoritaire accro à la bouteille, un fils caché qui débarque au pire moment, un shérif ripoux, un amour de lycée qui réapparaît, des coucheries dangereuses et autres mariages en crise… Kevin Williamson a vraiment écrit un soap sous couvert de polar cocaïné. Clairement, ce n'est pas Ozark, mais il y a quand même de quoi passer du bon temps.
Parce que le casting s'amuse aussi. Autour de Holt McCallany, on découvre un attachant Jake Weary (vu dans It Follows) qui amène un peu de nuances en fils torturé et une Melissa Benoist (ex-star de Glee et Supergirl) surprenante dans un rôle à contre-emploi. Et puis l'ancien trublion de That'70's Show, Topher Grace, surgit en baron de la drogue... Vous avez dit improbable ?
Oui, c’est souvent absurde. Mais c’est aussi un binge-watch parfait. The Waterfront assume ce qu'il veut être et fonce avec rythme en enchaînant les rebondissements. A ne surtout pas prendre au sérieux.
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