ArrowVerse : crossover "Elseworlds"
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Encore une fois, la bande du ArrowVerse a montré qu'une histoire fun, haletante et spectaculaire était possible chez DC Comics.

On espère que ça finira par faire réfléchir Warner Bros. Après les échecs récents de Suicide Squad et autre Justice League au cinéma, le DC Universe sur grand écran semble au point mort (même si Aquaman, visiblement plus réussi, fera ses débuts solo ces prochains jours). Les chiffres et les critiques sont sans appel : DC n'a pas encore trouvé la recette pour concurrencer le MCU. Et s'il suffisait seulement de jeter un oeil sur le petit écran, pour trouver l'inspiration ? Parce que les vengeurs masqués du ArrowVerse, eux, arrivent clairement à tirer le meilleur parti de l'écurie DC. Arrow , Flash et Supergirl l'ont encore prouvé, avec le crossover 2018 : Elseworlds.

Un crossover qui a pris fin hier soir, après nous avoir régalé pendant 2 heures (3x40 minutes). Tout a commencé par un "Body Swap" tout ce qu'il y a de plus classique. Est-ce un phénomène à la Freaky Friday ? Ou un mystère à la Code Quantum ? Difficile à dire. D'ailleurs, même les grosses têtes du ArrowVerse peinent à définir exactement ce qui a fait que Barry est devenu Oliver et vice et versa. L'origine du mal vient d'un certain Monitor, qui détient le Livre du Destin, un ouvrage magique hyper-puissant, capable de réécrire entièrement la réalité. Quiconque l'a en sa possession peut remodeler le monde, le passé, le présent et le futur, comme il l'entend. Manque de bol, Monitor a donné ce mystique grimoire à un savant fou d'Arkham Asylum. Barry et Oliver vont avoir besoin d'aide pour rétablir leur réalité, et pour cela, il vont aller chercher Supergirl et son cousin Superman, sur la Terre-38...


Sur le papier, tout cela ressemble fort à un casse-tête de geeks insoluble. Entre le vaste multiverse, des réalités qui changent en un instant, des super-héros qui apparaissent à chaque coin de rue et un grand vilain aux motivations pour le moins énigmatiques, il y aurait de quoi s'arracher les cheveux, face à la compléxité de l'histoire d'Elseworlds. Oui mais voilà, les auteurs (Eric Wallace, Sam Chalsen, Caroline Dries et Marc Guggenheim) ont eu une brillante idée : ne pas essayer de tout expliquer ! Peu importe si certains détails demeurent inextricables, l'important dans ce crossover, c'est de s'amuser. Le ArrowVerse s'éclate ainsi à échanger les personnalités de Barry Allen et d'Oliver Queen. Il prend un pied manifeste à entasser les vengeurs masqués du DC Universe. Il joue à fond la carte du grand spectacle. Et comme jamais, se rapproche de l'esprit d'un comics pur jus : léger, intrigant, trépidant.

arrowverse crossover
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Certes, Elseworlds n'évite pas quelques bons sentiments a priori obligatoires. Le show souffre aussi ostensiblement d'un manque de moyens, pour tourner ses scènes d'action. La production fait au mieux, mais les effets spéciaux (dès qu'ils deviennent numériques) sont encore à mille lieues de ce que sait faire DC au cinéma.

Et pourtant on n'a pas envie de lui en tenir rigueur. Parce que le ArrowVerse sait s'appuyer sur ses forces : des personnages solides, bien ancrés dans leurs séries, et portés par des dialogues drôles et efficaces. Les petites vannes, les répliques cinglantes, et autres clins d'oeil bien sentis fusent dans chaque scène. Et puis les auteurs ont réservé un nombre incroyable de surprises aux amateurs de DC Comics.

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L'introduction de Gotham City, évidemment, avec l'apparition de Batwoman et la présence fantomatique de Batman/Bruce Wayne dans une ville en proie au chaos total. Le fameux Asile d'Arkham aussi, qui abrite certains noms incontournables (Oswald Cobblepot, Edward Nygma, ou la femme de Mr Freeze, ça vout dit quelque chose ?). Il y a eu ce come back mythique à Smallville ("Somebody Saaaaave Meee"), l'entrée en scène de Lois Lane, les retours de Malcolm Merlyn ou du vieux Flash des années 1990 (joué par John Wesley Shipp)... Autant dire un festival DC, réjouissant et tout simplement divertissant.

Après "Invasion!" (en 2016) et "Crisis on Earth X" (en 2017), le ArrowVerse montre à nouveau qu'il sait transformer ses crossovers en de véritables événements télévisuels. Plus encore cette année, car "Elsewords" a carrément ouvert la porte au chapitre suivant : "Crisis on Infinite Earths", le crossover déjà annoncé pour 2019, qui promet d'être absolument épique !