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Anna Thomson dans "Gouttes d'eau sur pierres brûlantes" en 2000.

Anna Thomson dans "Sue perdue dans Manhattan" en 1997.

Anna Thomson dans "Fiona" en 1999.

Anna Thomson dans "The Crow" en 1994.

Anna Thomson dans "Gouttes d'eau sur pierres brûlantes" en 2000.

Anna Thomson dans "Gouttes d'eau sur pierres brûlantes" en 2000.

Anna Thomson dans "Impitoyable" en 1992.

Anna Thomson dans "Bridget" en 2002.

Anna Thomson dans "Sue perdue dans Manhattan" en 1997.

Anna Thomson dans "Sue perdue dans Manhattan" en 1997.

Anna Thomson dans "Sue perdue dans Manhattan" en 1997.

Anna Thomson dans "The Crow" en 1994.

Anna Thomson dans "Sue perdue dans Manhattan" en 1997.

Anna Thomson dans "Impitoyable" en 1992.

Anna Thomson dans "Bad Boys" en 1996.

Anna Thomson dans "Fast Food Fast Women" en 2000.

Anna Thomson dans "Impitoyable" en 1992.

Anna Thomson dans "Sue perdue dans Manhattan" en 1997.

Anna Thomson dans "The Crow" en 1994.

Anna thomson à 60 ans, en 2013.

Anna Thomson dans "Fiona" en 1999.

Anna Thomson dans "The Crow" en 1994.

Anna Thomson dans "Fiona" en 1999.

Anna Thomson dans "Sue perdue dans Manhattan" en 1997.

Révélée par Clint Eastwood, habituée aux seconds rôles avant de devenir une muse underground, Anna Thomson a par la suite disparu. Où en est-elle aujourd'hui ?

Il existe de nombreux artistes qui connaissent un immense succès pendant une courte période. Ce succès peut se caractériser par exemple par quelques films qui ont triomphé sur une courte période, une couverture médiatique énorme à un moment donné, ou un Oscar de la meilleure actrice pour un rôle isolé. Et puis soudain, plus rien, ces artistes tombent subitement dans l'oubli aussi vite qu'ils ont attiré la lumière. Ils disparaissent de l'écran radar sans rien laisser d'autres que des souvenirs plein la tête, des souvenirs nostalgiques de cinéphiles.

Parfois dû à un retrait choisi, tout simplement pour changer de vie, élever des enfants, ou évoluer vers d'autres sphères. Ou à l'opposé, ce retrait peut être provoqué à cause du vieillissement, du temps qui passe, et donc, du manque d'intérêt des studios et des productions. Ces disparitions soudaines sont d'autant plus surprenantes qu'elles se développent d'une façon exponentielle avec le temps. En effet, aujourd'hui, combien de Mary Elizabeth Mastrantonio, de Meg Ryan, ou de Rebecca de Mornay presque oubliées pour une Meryl Streep toujours au sommet ? Une carrière est un travail de longue haleine, un investissement perpétuel. Et il faut compter sur une bonne dose de chance aussi.

A travers cette rubrique baptisée "Mais qu'est devenu(e)... ?", nous vous proposons régulièrement de vous replonger dans une époque, une période, une filmographie, une histoire. Celle d'un comédien ou d'une actrice qui aura marqué le septième art de son empreinte avant de disparaître aussi vite qu'il ou qu'elle était venu(e).

Mais qu'est devenue... Anna Thomson ?

Découverte en pute défigurée dans Impitoyable, puis en pute toxico dans The Crow, Anna Thomson a littéralement explosé à la fin des années 90 devant la caméra de Amos Kollek avec Sue perdu dans Manhattan puis Fiona. Depuis, malheureusement, c'est le calme plat.
C'est une trajectoire surprenante, mais comme il en existe aussi beaucoup.
Née en 1953 à New York - enfin, officiellement car elle est orpheline et a été adoptée à quelques mois par un couple de New-Yorkais -, la jeune Anna a grandi dans un environnement middle-class et douillet mais son lourd passif ne cessera de la hanter. Son père travaillant beaucoup en Europe, Anna a longtemps voyagé lors de ses jeunes années, faisant de nombreux allers-retours notamment entre les Etats-Unis et la France pendant plus de dix ans, ce qui lui permettra de maîtriser totalement la langue de Molière.

De retour définitif à New York à l'adolescence, la jeune fille sèche souvent les cours et préfère traîner dans les rues à la rencontre de sa faune. Lors d'une de ses virées, elle croise Christopher Walken qui tombe sous le charme de "ce petit oiseau tombé du nid" et l'emmène avec lui dans un théâtre où elle fera ses premiers pas de comédienne. Elle a alors 20 ans.
Après une dizaine d'années à se voir claquer au nez la porte des studios (et à jouer sur scène sans parvenir vraiment à joindre les deux bouts), la jeune femme de 27 ans obtient, grâce encore à son ami Chris Walken, un petit rôle en 1980 dans La Porte du Paradis, le chef-d’œuvre de Michael Cimino avec tout ce qu'Hollywood compte alors de gueules comme Kris Kristofferson, Mickey Rourke, John Hurt ou Jeff Bridges.
Une toute petite apparition - qui la frustre - mais qui lui permet de se faire remarquer et d'en obtenir d'autres. Ainsi, au milieu des années 80, Anna a 32 ans et rencontre la réalisatrice Susan Seidelman - elles fréquentent en effet à l'époque Greenwich Village et SoHo, les spots à la mode à New York - qui lui propose un petit rôle dans Recherche Susan Désespérément, avec Madonna et Rosanna Arquette.

Avec ces deux premiers rôles, Anna semble être sur les bons rails et elle va enchaîner les personnages de plus en plus marquants. On la verra ainsi quelques minutes dans Bird de Clint Eastwood en 1988, dans Warlock de Steve Miner en 1989, puis dans CrissCross de Chris Menges en 1991.
Sous son charme depuis qu'il l'a rencontrée pour Bird quatre ans plus tôt, Clint Eastwood lui propose alors un rôle central dans le film qu'il est en train de préparer : un western crépusculaire, violent et sans compromis en hommage au genre qui a fait sa gloire.
Anna Thomson campe ainsi son premier grand rôle au cinéma dans Impitoyable, immense western aux côtés de Clint, mais aussi de Gene Hackman et de Morgan Freeman. Dans le rôle d'une prostituée défigurée et à l'origine de la trame (du drame) du film, la blondeur et la pureté d'Anna explosent aux yeux de tous et l'imposent comme la révélation de ce long métrage qui remportera quatre Oscars en 1992 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

A présent définitivement lancée - mais souvent cantonnée à des rôles de catins -, Anna est omniprésente dans les années 90, notamment dans True Romance de Tony Scott en 1993 (elle campe la fille du bar dans le prologue qui se fait draguer par Clarence Worley), dans The Crow d'Alex Proyas en 1994, dans Angela de Rebecca Miller en 1995, et dans Bad Boys de Michael Bay en 1996.

L'année suivante, sa rencontre avec le cinéaste israélien Amos Kollek va la faire exploser. C'est effectivement en 1997 qu’elle tourne Sue perdue dans Manhattan, l'histoire d'une femme désespérée et esseulée qui erre dans un New York triste et automnal. Anna, sublime de fragilité et de sensibilité, y est de tous les plans, perd littéralement pieds dans cette ville froide et austère qu'elle parcourt au gré de ses rencontres. Magnifique de bout en bout, elle irradie cette œuvre forte et entre de plein pieds dans la cour des grandes, celles des Meryl Streep ou Cate Blanchett.
Et pourtant...

Pourtant, l'essai ne sera jamais transformé. Même si elle a souvent reformé le duo avec Amos Kollek - notamment pour Fiona dans lequel son corps perpétuellement nue et les séquences porno imposaient l'actrice comme un "physique" plus que comme un "jeu" et explorait l'étendue de sa palette de manière fascinante - et a même tourné en France avec François OzonGouttes d'eau sur pierres brûlantes -, jamais Anna, dont le visage est devenu meurtri au fil des ans à cause d'abus en tous genres et notamment de chirurgie esthétique, n'a retrouvé de rôle et de projet à sa mesure.
Absente des écrans depuis 2000 et la sortie de Fast Food Fast Women, l'actrice qui a fêté ses 62 ans en septembre manque aujourd'hui cruellement à une industrie lisse qui ne mise plus principalement que sur les films de super-héros et les stars fraîches et juvéniles.
Dans cet univers hollywoodien aseptisé, les fêlures et la beauté d'Anna ne seraient définitivement pas de trop.