Cette semaine au cinéma, Johnny Depp a la gueule de bois, Le chat potté revient en solo, Luc Besson offre un biopic à Aung San Suu Kyi et Olivier Marchal s'intéresse au gang des Lyonnais.Choix numéro 1 : Rhum Express, de Bruce Robinson, avec Amber Heard, Johnny Depp, Richard Jenkins...Synopsis : Adapté d'un roman de Hunter S. Thompson (Las Vegas Parano).Lassé de sa vie new-yorkaise, Paul Kemp s’expatrie sur l’île paradisiaque de Porto Rico. Très vite, il adopte le rythme de la vie locale, fait de douceur de vivre et de beaucoup de rhum… Paul est engagé par un modeste journal local, le San Juan Star, dirigé par Lotterman. Il tombe aussi sous le charme de la très belle Chenault, une jeune femme fiancée à Sanderson, un homme d’affaires mouillé dans des contrats immobiliers douteux. Sanderson fait partie du nombre croissant d’entrepreneurs américains bien décidés à transformer la magnifique île en un paradis capitaliste réservé aux riches. Lorsque Kemp est engagé par Sanderson pour écrire un article élogieux sur son dernier plan véreux, il se retrouve face à un vrai choix : soit il met sa plume au service de cet homme d’affaires corrompu, soit il dénonce tout et révèle les trafics sordides. Sur l’île et ailleurs, son choix va faire des vagues…L'avis de Première : Inutile d’espérer retrouver la folie hallucinée du film de Terry Gilliam en embarquant sur ce Rhum express : Bruce Robinson (qui n’avait pas tourné depuis Jennifer 8, sorti en 1993) préfère orchestrer une balade moite et entêtante dans les bas-fonds de Porto Rico en compagnie d’alcoolos folklo à la dérive. L’intrigue se révèle aussi palpitante qu’un après-midi en pédalo, mais le charme titubant des acteurs (redécouvrir Depp sans ses dreadlocks et sans son mascara est limite un choc) et l’authenticité des images assurent leur petite ivresse. Elle ne sera qu’un lointain souvenir au réveil, mais elle aura eu le mérite de vous divertir pendant près de deux heures. Choix numéro 2 : Le chat potté, de Chris Miller, avec Thierry Hancisse, Boris RehlingerVirginie EfiraSynopsis : C’était bien avant que notre mythique Chat Potté ne croise la route de Shrek… Le légendaire félin, et non moins redoutable amant, s’était alors embarqué dans un périple riche en rebondissements, avec la ravissante et rusée Kitty Pattes de Velours et Humpty Alexandre Dumpty, véritable "cerveau" de l’opération. Leur objectif : s’emparer de la fameuse Oie aux Œufs d’Or pour sauver la ville où le Chat Potté a grandi. Voici l’histoire véridique du Chat, du Mythe, de la Légende et… des Bottes !L'avis de Première : Toute la force de DreamWorks Animation est là : splendeur visuelle (on sent à chaque plan la griffe de Guillermo Del Toro, conseiller artistique), animation virtuose (la course- poursuite sur les toits de la ville) et hommage malin au western. Le problème, c’est le script. Alibi justifiant la débauche graphique, le récit de la rédemption du chat fonctionne à merveille pendant une demi-heure. Mais, quand le film bifurque et se met à ressembler à un conte de fées sous acide (des haricots radioactifs ? un œuf dur machiavélique ? un poussin muet qui louche et pond des œufs d’or ?), Le Chat... perd son équilibre, sa logique et le spectateur. Pas si grave cependant car l’abattage hallucinant d’Antonio Banderas suffit à maintenir les sens en éveil. Jamais un film d’animation n’avait été aussi bien « incarné ». En félin fêlé, l’icône ibère tient l’un de ses meilleurs rôles.Bande-annonce : Choix numéro 3 : The Lady, de Luc Besson, avec Michelle Yeoh, David Thewlis, Susan Wooldridge Synopsis : Biopic sur Aung San Suu Kyi.The Lady est une histoire d’amour hors du commun, celle d’un homme, Michael Aris, et surtout d’une femme d’exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple. Rien pourtant ne fera vaciller l’amour infini qui lie ces deux êtres, pas même la séparation, l’absence, l’isolement et l’inhumanité d’une junte politique toujours en place en Birmanie.The Lady est aussi l’histoire d’une femme devenue l’un des symboles contemporains de la lutte pour la démocratie.L'avis de Première : Le film s’étale sur une dizaine d’années, dont Besson illustre les principaux événements avec une propension à simplifier à outrance (il induit que l’assassin du général Aung San, le père de Suu Kyi, était un militaire alors qu’il s’agissait d’un indépendantiste opposé à l’unité nationale). Michelle Yeoh, spécialiste en arts martiaux, incarne avec conviction la résistante pacifiste. Le résultat peut prêter aux sarcasmes et à la condescendance, mais Besson annonce la couleur dès le début. Sa biographie relève de l’iconographie, style utilisé aussi bien par les religions (pour représenter les saints) que par les régimes totalitaires (pour exalter les héros du peuple). On y trouve le même mélange de naïveté et de ferveur.Bande-annonce : Choix numéro 4 : Les Lyonnais, de Olivier Marchal avec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Daniel DuvalSynopsis :  Les Lyonnais picore dans une cinéphilie de bon aloi : Il était une fois en Amérique pour sa structure narrative et son sujet (le code d’honneur des voyous et leurs trahisons), Le Parrain pour son prologue. Malheureusement, la galerie de gueules que propose le film, ses distributions de bourre-pifs ou son casting issu du cinéma popu des années 70-80 ne font que ressusciter le genre typiquement français du polar viril à l’ancienne. Mieux qu’une version gitane du Grand Pardon vers laquelle il tend par moments, Les Lyonnais repose sur une sécheresse et une densité qui ne parviennent cependant pas à atténuer une certaine outrance.L'avis de Première : (...) Les Lyonnais picore dans une cinéphilie de bon aloi : Il était une fois en Amérique pour sa structure narrative et son sujet (le code d’honneur des voyous et leurs trahisons), Le Parrain pour son prologue. Malheureusement, la galerie de gueules que propose le film, ses distributions de bourre-pifs ou son casting issu du cinéma popu des années 70-80 ne font que ressusciter le genre typiquement français du polar viril à l’ancienne. Mieux qu’une version gitane du Grand Pardon vers laquelle il tend par moments, Les Lyonnais repose sur une sécheresse et une densité qui ne parviennent cependant pas à atténuer une certaine outrance.Bande-annonce :