La Vie est belle de Roberto Benigni
Melampo Cinematografica, Cecchi Gori Group Tiger Cinematografica, Bac Films

Le film multi- primé de Roberto Benigni est à l’honneur ce soir de Place au Cinéma, présenté par Dominique Besnehard sur France 5

Trotsky plus que Capra

La Vie est belle met en scène un Juif italien qui, déporté dans un camp de concentration avec sa famille, va tout faire pour éviter à son fils d'affronter frontalement l'horreur de la situation en transformant le quotidien en jeu. On pourrait croire que le titre de ce conte burlesque et tragique est un clin d'oeil hommage au chef d'oeuvre de Frank Capra. Mais son acteur- réalisateur Roberto Benigni a expliqué que celui- ci lui a en fait été inspiré par une phrase prononcée par Leon Trostsky alors qu'il regardait sa femme dans un jardin à Mexico en attendant les tueurs de Staline venant l'assassiner. Présenté à Cannes en 1998, La Vie est belle repartit avec le Grand Prix du Jury, Roberto Benigni faisant ce soir- là le show en se prosternant aux pieds du Président du Jury Martin Scorsese. Le début d'une cascade de récompenses, 63 trophées en tout dont le César du meilleur film étranger et 3 Oscars: meilleurs acteur, film étranger et pour la musique de Nicola Piovani. Ce soir- là, Benigni entra dans l'histoire de la cérémonie en devenant seulement le deuxième acteur sacré dans un film qu'il a lui- même réalisé, 51 ans après Laurence Olivier pour Hamlet.

Un film en écho à Jakob le menteur

Vingt trois ans avant Roberto Benigni, le réalisateur allemand Frank Beyer avait abordé un sujet similaire en adaptant Jakob le menteur de Jurek Becker. L'histoire, inspirée par le père du romancier qui, dans le ghetto de Varsovie, inventa jour après jour des nouvelles pour remonter le moral de ses compagnons d'infortune. Des nouvelles qui se révèleront la plupart du temps incroyablement proches de la réalité. Peter Kassoviz en fit un remake en 1996 qui ne rencontra pas son public, au contraire de La Vie est belle de Benigini et ses 4,7 millions d'entrées en France.

De Roberto Benigni à Ridley Scott

Dans le rôle du fils de Roberto Benigni, Giorgio Cantarini faisait ici ses débuts devant la caméra à l'âge de 5 ans. On le retrouvera deux ans plus tard dans un autre rôle de "fils de", celui de Russell Crowe alias Maximus dans Gladiator.