Le chasseur de géants
Warner Bros
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Jack Le chasseur de géants
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Jack Le chasseur de géants

Ces deux blockbusters ont coûté cher à la Warner Bros et à Disney.

Nous revenions récemment sur le flop non mérité de John Carter, projet de SF ambitieux des studios Disney sorti en 2012, qui aurait fait perdre 200 millions de dollars à la firme. Pile un an plus tard, en mars 2013, c'était au tour de Jack le chasseur de géants, produit par la Warner Bros, de se planter au box-office. Comment expliquer ces deux échecs ? Et comment leurs équipes ont-elles su se relever après ces flops ? Eléments de réponses en attendant la rediffusion du blockbuster de Bryan Singer, à 21h sur TMC.

A la poursuite de demain, Lone Ranger, John Carter : trois flops de Disney à réhabiliter

Avant de commencer l'analyse, un point box-office s'impose : Peu de temps après sa sortie, Disney calculait que John Carter allait leur faire perdre autour de 200 millions de dollars. Comment est-ce possible, alors que le budget du film était officiellement de 250 millions de dollars et que le film a cumulé 284 millions de billets verts dans le monde ? Tout simplement à cause des frais de promotion, qui ne sont pas calculés au sein du budget, mais s'ajoutent à lui. En fait, John Carter a coûté autour de 350 millions au célèbre studio, avant même de sortir sur les écrans, ce qui représente une perte moindre que prévu, mais montant tout de même à une centaine de millions. Pour Jack le chasseur de géants, le calcul est le même : pour 195 millions de dollars de budget officiel, le projet n'en a rapporté "que" 197,6 sur la planète. Il n'est donc absolument pas rentré dans ses frais, car sa promo a coûté cher : autour de 125 millions calculait The Hollywood Reporter à sa sortie.

Là où le film d'Andrew Stanton était une adaptation de roman culte de SF, celui de Bryan Singer s'inspire d'un célèbre conte pour enfants.


John Carter : Andrew Stanton commente sa bande-annonce

Un budget trop élevé ?
Le principal point commun entre ces deux blockbusters est qu'ils ont coûté très cher. Ils demandaient tous les deux énormément d'effets spéciaux, et cela a largement pesé sur leur budget... sans forcément impacter sur leur qualité visuelle. Surtout en ce qui concerne Jack, dont les Géants en numérique ne sont pas tellement impressionnants. Son report a en grande partie été dû à cette technologie numérique -en plus de la peur d'affronter The Dark Knight Rises durant l'été. Plusieurs plans devaient mélanger des acteurs réels et des géants créés par ordinateur (le haricot magique, lui, avait été construit avec du plâtre, du contreplaqué, de la mousse etc). Sans compter l'utilisation des caméras 3D, une première pour Singer !

A sa sortie, Mathieu Carratier écrivait d'ailleurs dans Première : "Ce n’est un secret pour personne : Bryan Singer avait cherché à quitter ce projet pour réaliser X-Men – Le Commencement, mais il n’était pas parvenu à se dégager de son contrat. Est-ce pour cette raison que Jack le chasseur de géants, relecture à (très) gros budget du conte Jack et le haricot magique, paraît à ce point dénué de conviction ? Pourtant entouré de ses collaborateurs habituels (McQuarrie au scénario, Sigel à la photo, Ottman à la musique), Singer livre un blockbuster médiéval sans âme qui traîne ses guêtres au milieu d'une intrigue désespérément balisée. Alors qu’ils auraient dû constituer l’attraction principale du film, les géants en sont le point faible. La faute à un design au goût douteux et à des effets spéciaux qui ont dix ans de retard. Les plus jeunes y trouveront sans doute leur compte, mais si le brevet des collèges est derrière vous, c’est la fin des haricots."

Sur ce plan technique, Andrew Stanton s'en est mieux sorti : même si une bonne partie de son film a été réalisé sur fonds verts, le résultat est beaucoup plus bluffant. Dans sa critique, Gérard Delorme regrettait quelques stéréotypes et soulignait un "air de déjà vu", mais pas la qualité visuelle du film : "Le spectacle est impressionnant et obéit aux standards du blockbuster, mais sans atteindre l’exceptionnel. Surtout, il n’arrive pas à surpasser les innombrables prédécesseurs (La guerre des étoiles, Avatar, Cowboys et envahisseurs…) qui donnent à John Carter un air de déjà-vu." Ce qui est parfaitement ironique, puisque les romans John Carter of Mars ont justement en partie inspiré George Lucas et James Cameron pour leurs sagas...

John Carter
Disney
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John Carter : Le film d’Andrew Stanton a un air familier… et c’est normal [critique]

Pas assez de stars au casting ?
Autre similitude majeure, à la sortie des films, Taylor Kitsch et Nicholas Hoult étaient peu connus du grand public. Le premier était apparu dans X-Men Origins : Wolverine, mais en parallèle de John Carter, il a essuyé trois déceptions au box-office. Pour ce film de SF, donc, mais aussi Savages, d'Oliver Stone et Battleship. S'il peine depuis à retrouver des rôles conséquents au cinéma, sa prestation dans la saison 2 de True Detective, en 2015, a été remarquée. Concernant Hoult, le constat est plus mitigé. Le jeune homme a connu un certain succès enfant avec Pour un garçon, avec Hugh Grant, puis dans la série britannique Skins. En parallèle de Jack sortait Warm Bodies, une comédie pour ados qui a bien marché (107 millions de dollars de recettes, dont 65 aux US, pour 35 de mise de départ). Il jouait aussi le Fauve dans X-Men Le Commencement et a repris ce rôle pour Days of Future Past, en 2014. Deux ans plus tard, il a été acclamé pour son second rôle dans Mad Max : Furty Road.

A propos de seconds rôles, dans John Carter, quelques acteurs connus avaient été appelés en renfort (Willem Dafoe, Thomas Haden Church...), mais la plupart jouaient des extra-terrestres en performance capture. Dans Le Chasseur de Géants, il y a bien Ewan McGregor, mais le même problème se pose avec les autres acteurs, comme Bill Nighy, qui "incarne" la moitié d'un géant à deux têtes.

Des films trop masculins ?
Ces deux films ont été difficiles à promouvoir par leurs studios respectifs. John Carter devait à la base s'intituler John Carter of Mars, mais Disney a jugé que ce titre évoquait trop la SF et visait principalement les garçons. Comment attirer les spectatrices dans les salles ? En insistant sur l'histoire d'amour au cours de la promo ? En retirant "of Mars" ? En proposant des bandes-annonces anglées différemment ? John Carter n'évoquait rien, à part pour les lecteurs de la saga, qui n'ont pas compris pourquoi la référence à la planète était retirée. Les vidéos évoquaient tour à tour la science fiction, la romance, le péplum... sans que l'on sache vraiment à quoi s'attendre.

Jack a mis en avant ses géants, plutôt que la princesse jouée par la méconnue Eleanor Tomlinson. De plus, ce film est sorti face à un lourd concurrent, Le monde fantastique d'Oz, de Sam Raimi, qui semblait, au fil des vidéos, moins enfantin et plus spectaculaire que lui. Au final, il a encore moins bien démarré que John Carter lors de son week-end de sortie aux Etats-Unis, et à partir de là, les dés étaient jetés.

Un flop et ensuite ?
A peine sortis, l'heure était déjà aux rebonds. Andrew Stanton, qui avait fait ses armes chez Pixar, a concocté Le Monde de Dory, la suite du Monde de Nemo, qui est sortie en 2016 et lui a permis de renouer avec le succès. Bryan Singer, de son côté, a retrouvé ses chers X-Men. Après deux volets en tant que réalisateur (et le reste dans la peau de coproducteur), il a mis en scène Days of the future past, la suite du reboot de 2011, qui a reçu de bonnes critiques et bien marché au box-office. Il a aussi réalisé Bohemian Rhapsody, le biopic de Freddie Mercury, mais a été remplacé avant la fin par Dexter Fletcher. Accusé d'agressions sexuelles sur mineurs, il n'a plus de projet en cours. Red Sonja, auquel il était rattaché, est mis en pause.