Amsterdam
Walt Disney Company

Rencontre avec deux des stars d’Amsterdam, au cinéma ce mardi 1er novembre.

Dans Amsterdam, Rami Malek joue Tom Voze, un homme aussi étonnant qu’étrange, précieux et bizarre, dont on découvre rapidement qu’il est le frère de Valérie (Margot Robbie), l’un des personnage central du film - sa véritable incarnation même. Nous les avons rencontré (virtuellement) pour une interview débridée dans laquelle chacun revient sur sa technique et son rapport au métier d’acteur.

Rami, Margot, comment avez-vous approché vos personnages ? Et surtout quest-ce que vous avez vu de vous en lui ?

Rami Malek : Margot joue un personnage essentiel du film. Valérie est spontanée, libre, éthérée. Et je me suis demandé quel était l’antithèse de ce rôle ? Dans une dynamique familiale, il y a parfois des similarités et parfois des pôles antagonistes… j’ai l’impression que notre rôle dans le film était plutôt sur ce terrain-là.

Margot Robbie Attends Rami, ce ne serait pas plus amusant de dire quels sont les caractères qu’on retrouve de l’autre dans ces personnages ?

R.M. : Ah oui, pas mal.

M.R. : je commence. Je pense que Rami et Tom partagent au fond un calme olympien. Ce sont des personnes qui ne varient pas, même sous la pression. Ils gardent le contrôle dans n’importe quelle situation. Et surtout ils le font de manière très gracieuse, jamais de manière agressive. Il y a une forme de douceur dans la manière dont Rami (et Tom) gèrent les moments de crise. Ils sont tous les deux très cool.

R.M. :  Margot est une personne loyale et authentique. Je crois sincèrement que l’amitié est une de ses vertus cardinales, comme Valérie. Elle est amusante, drôle et elle aime vivre sa vie comme si chaque minute était la dernière. Surtout, c’est une artiste au sens noble. Et elle aime réunir les gens et dire à ses proches qu’ils sont extraordinaires.

Comment avez-vous pris le contrôle de ces personnages ? Quel fut le processus d’incarnation ?

R.M. Je me souviens particulièrement d’un jour où nous avons beaucoup parlé du rapport entre nos deux personnages et cette discussion avait réellement débloqué beaucoup de choses pour moi…

M.R. Rami et moi travaillons beaucoup nos rôles. Mais j’ai une habitude sur certains personnages particuliers : je leur invente des souvenirs d’enfance. Ça me permet de savoir comment ils se comporteraient dans certaines situations. Normalement, je garde ça pour moi et jusqu’ici je n’avais jamais partagé ce« secret de fabrication ». Mais sachant que nous jouions un frère et une soeur, j’avais choisi d’en parler avec Rami. J’avais peur qu’il me prenne pour une folle au début et j’y suis allé sur la pointe des pieds

R.M. Je me souviens c’était touchant !

M.R. : « Rami, j’ai des souvenirs d’enfance de Valérie et je voulais t’en partager quelques uns, ça ne t’ennuie pas ? »

R.M. : j’avais adoré ça. C’était une manière de donner de la profondeur à nos personnages, un véritable lien. Et puis la moitié du boulot avait été fait à ma place (rires).

Comment sest passé la collaboration avec David ORussell ?

M.R. : Il nous a inclus d’une manière spectaculaire. Il nous appelait tout le temps; des années avant qu’on entre en production, il me passait des coups de fil pour parler de Valérie. Il voulait qu’on le nourrisse d’idées, il nous challengeait, et espérait qu’on lui donne notre avis : le film devenait un vrai travail collaboratif. Je n’avais jamais travaillé à ce point avec un cinéaste. Et jusqu’à la post-production puisqu’il nous a invité sur le banc de montage. Et il nous demandait encore notre avis. Certains réalisateurs pensent que moins on en sait, moins on est impliqué, plus c’est facile de nous diriger. Je crois que c’est précisément le contraire.

GALERIE
Walt Disney Studios

Rami, vous avez travaillé avec Spike Lee, P.T. Anderson et, évidemment, David ORussell : quest-ce que ces réalisateurs vous ont appris sur vous ou sur votre métier ?

R.M. : Bonne question. Je dirai que ces gens là vous forcent à donner le meilleur de vous-mêmes. Ils ont des histoires à raconter, savent comment le faire et les écouter vous permet de rentrer dans leurs univers tout en progressant de manière fulgurante. David est toujours inspiré et parfois c’est quand les caméras tournent qu’il vient avec une idée extraordinaire. C’est parfois compliqué d’intégrer ça en plein process créatif, mais moi j’aime cet aspect chaotique, impulsif et totalement habité !

M.R. : Moi j’aime les univers que chaque réalisateur porte en lui. Chacun travaille travaille de manière totalement différente. La façon dont Wes (Anderson) travaille n’a rien à voir avec celle de Quentin (Tarantino), de David (ORussell) ou de Damien (Chazelle). Mais j’aime passer d’un monde à un autre… Surtout que nous sommes au fond le seul lien entre ces univers. Parce qu’en réalité chaque cinéaste travaille en parfaite autonomie… Quand tu arrives et que le réalisateur te demande : « comment Quentin gère telle situation ? » ou bien « tu sais comment Wes aurait fait tel plan ? » c’est magique.

R.M. : Sam Esmail qui a écrit me scénario de la série Mr Robot et dirigé certains épisodes est venu diner récemment à la maison et tout ce qu’il voulait savoir c’était comment Nolan travaillait (rires)… Une autre chose qui me fascine, c’est que les cinéastes sont jaloux de la camaraderie des acteurs. C’est la force de notre métier. Et sur Amsterdam c’était une évidence et en même temps le thème principal du film.

Retrouvez Amsterdam ce mardi 1er novembre au cinéma