Les Noces rebelles
Paramount Pictures

Un drame subtil dans l’intimité d’un couple de la classe moyenne américaine.

En 2008, 11 ans après Titanic, Kate Winslet et Leonardo DiCaprio se retrouvaient à l’écran dans Les Noces Rebelles. Diffusée ce dimanche soir sur Arte, cette adaptation d’un roman de David Yates par Sam Mendes (marié à l’époque avec Winslet) avait conquis Première lors de sa sortie au cinéma. Notre critique : 

Dans American Beauty, Sam Mendes avait déjà disséqué le désespoir résidentiel US. Dix ans plus tard, Les Noces rebelles téléporte une problématique semblable dans l’Amérique des années 1950 – le cauchemar de la périphérie, de l’enfermement dans un carcan de bonheur préfabriqué livré clés en main mais sans mode d’emploi où l’on laisse son ambition et ses aspirations sur le trottoir en même temps que l’on sort la poubelle le vendredi soir.

En pleine possession de moyens de plus en plus imposants, Mendes fait monter le crescendo de la rancœur entre des personnages courbés par la fatalité. DiCaprio et Winslet les incarnent avec leur puissance habituelle, entourés de seconds rôles surgissant comme des snipers pour cribler un peu plus leurs idéaux vacillants (grosse mention à Michael Shannon, dont les deux apparitions sont pétrifiantes). De la photo à la direction artistique en passant par la partition démente de Thomas Newman, tout le monde a compris que l’on pratiquait ici un cinéma qui vise très haut. Des Noces à célébrer.