Deadpool 2
Capture d'écran YouTube / 20th Century Fox

Bonne nouvelle : la suite de Deadpool explose facilement le film d'origine.

Alors que les fans attendent avec impatience Deadpool & Wolverine, C8 rediffuse Deadpool 2, la suite sortie en 2018, ce dimanche à 21h20. A Première, on avait été séduit par ce deuxième volet des aventures de Wade Wilson. Notre critique : 

En 2016, Deadpool prenait le public plus ou moins par surprise : un film de superhéros sans super ni héros, vulgaire et agressif, où Ryan Reynolds en tueur immortel flinguait à tout va en lâchant des tonnes d'insultes - sans oublier de se moquer des autres films de superhéros au passage. Le film a cartonné grâce à cet effet de surprise, mais restait très peu convaincant avec son humour bas de plafond et son scénario extrêmement prévisible. Un comble pour un film qui se voulait subversif et original.

De toutes façons, le destin de Deadpool a été scellé très vite par son succès foudroyant : il fallait une suite à Deadpool, et vite. Pour ce faire, la Fox a eu la bonne idée de remplacer le réalisateur partant Tim Miller - démissionnaire pour cause de "divergence artistique" avec Reynolds - par David Leitch, cascadeur chevronné, réalisateur seconde équipe de première classe et aussi co-réal de John Wick. Sans atteindre la hauteur de ce classique instantané avec Keanu Reeves, Deadpool 2 est ainsi un vrai film d'action parfaitement réjouissant, mais son action n'agit pas à vide, en se heurtant aux blagues beauf comme dans le premier film.

Deadpool n’est pas le film subversif qu'on attendait [critique]

Enfin rodée à son étrange superhéros, l'équipe de Reynolds se lâche complètement : Deadpool ne cesse de briser le quatrième mur et de s'adresser au public via la caméra, accomplissant enfin la promesse parodique et trash de la franchise. Les vannes fusent à la vitesse d'une mitrailleuse, avec quelques caméos hallucinants et une scène de mi-générique absolument hilarante. Bien sûr, ça loupe sa cible une fois sur quatre mais quand ça marche c'est véritablement réjouissant. Tandis que les scènes d'action sont d'une générosité et d'une inventivité très satisfaisantes, avec comme climax l'attaque d'un fourgon de prisonniers mutants au son de "Thunderstruck" d'AC/DC.

La présence de nouveaux personnages comme Cable (Josh Brolin est brillant en pseudo-Terminator venu du futur et sérieux comme un Dolph Lundgren 80s) et surtout Domino (l'excellente Zazie Beetz en super-tueuse dotée d'une chance incroyable). Le mélange d'action et d'humour trash fonctionne parfaitement, à tel point qu'il serait épuisant d'énumérer tous les morceaux de bravoure, toutes les punchlines du film. Deadpool 2 est l'exemple parfait d'une suite qui préfère la surenchère au renouvellement, et qui a raison de le faire. Tous les compteurs sont à 11. Tous, ou presque.

Comment [spoiler] s’est retrouvé en caméo dans Deadpool 2 ?

Un point noir conséquent, cependant : Deadpool 2 reste toujours un poil en-deça de ce qu'on pourrait attendre en matière d'audace. La blague sur le rachat potentiel de la Fox par Disney n'a pas survécu au montage ; et il est aberrant dans un film où le running gag consiste en la répétition de la phrase "quel scénario paresseux" ("lazy writing") de ne pas se moquer du moteur même du métrage : le cliché de la "femme dans le frigo" qui consiste à tuer la compagne du héros pour lancer l'intrigue, un tic de scénario paresseux et sexiste, employé deux fois dans le film sans que Deadpool n'y trouve matière à une moquerie quelconque. Et pourtant, Deadpool sait qu'au royaume friqué et frileux d'Hollywood, le lazy writing est la norme et donc l'ennemi.

Bande-annonce de Deadpool 2 :


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