Spike Lee
ABACA PRESS

20 millions d’euros pourraient donc partir en fumée.

Psychose. Alors que plusieurs salles de cinéma ont fermé leurs portes et que de plus en plus de distributeurs repoussent la date de sortie de leurs films à cause du coronavirus, l’avenir de nombreux festivals se trouve à son tour menacé. Ainsi, le gigantesque événement culturel South by Southwest a été annulé aux États-Unis, alors que "seuls" 200 cas ont été détectés au pays de Donald Trump. Chez nous, 1 600 cas de contamination ont été recensés, pour 30 décès. Les rassemblements de plus de 1 000 personnes ont donc été interdits par le ministère de la santé sur notre territoire, ce qui remet fortement en cause la tenue d’événements très attendus à l’image du prestigieux Festival de Cannes (prévu du 12 au 23 mai sous la présidence du réalisateur Spike Lee). L’événement mondial rassemble chaque année plusieurs milliers d’artistes et pourrait donc passer à la trappe. La semaine dernière, quand l’interdiction gouvernementale était encore fixée à 5 000 personnes, les organisateurs avait fait savoir qu’ils n’étaient "pas concernés" par la mesure.

Cannes 2020 menacé ? L'interdiction des rassemblements prolongée en raison du Coronavirus

Mais si le 73e festival n’a finalement pas lieu, il se pourrait bien que les 20 millions d’euros investis dans l’événement partent en fumée. C’est du moins ce que révèle le média américain Variety. L’article stipule que le Festival de Cannes, financé de moitié par des fonds publics, n’a pas souhaité souscrire à l’option de rachat qui lui avait été proposé, il y a une dizaine de jours, en cas de progression de l’épidémie. Cette option, qui permet le remboursement de l’événement, représente 6% du prix total de l’assurance du Festival, assuré par Circle Group. La direction du festival ne pourra pas non plus invoquer "le cas de force majeure", puisque le coronavirus n’est pas considéré comme un événement incontrôlable, imprévisible et extérieur (soit les trois critères nécessaires pour être remboursé).

Néanmoins, une porte-parole du festival de Cannes interviewée par 20 minutes a déclaré que le festival serait prêt à "s'adapter à la législation" pour que l'événement ait bien lieu. "S’il faut fermer une partie des salles de projection, nous le ferons", a-t-elle fait savoir. Avant de poursuivre : "Si les limitations en vigueur sont toujours de moins de 1.000 personnes dans un même lieu, nous pourrions notamment fermer le balcon du Grand auditorium". Ce dernier compte un total de 1 456 places assises. Wait and see, donc.

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