Oppenheimer
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Le réalisateur avait déjà utilisé ce procédé aussi bien esthétique que narratif dans Memento en 2000.

Encore une info qui nous donne envie de voir Oppenheimer, le prochain film de Christopher Nolan. Le réalisateur d’Inception et Interstellar a récemment expliqué pourquoi des images en noir et blanc apparaissent en plein milieu de son film. Bien au-delà d’un enjeu purement esthétique, ces séquences prennent une importance dans son scénario immersif.

“J’avais deux timelines. Une est en couleurs : elle correspond à l’expérience subjective d’Oppenheimer et constitue la majeure partie du film. L’autre est en noir et blanc. C’est une vision plus objective de l’histoire, à partir d’un autre point de vue”, a-t-il expliqué à AP News ce jeudi.


 

Une manière inventive de prendre ponctuellement du recul sur la vie du physicien à l'origine de la bombe atomique. En revanche, outre ces passages en noir et blanc, le film nous plongera totalement dans le Projet Manhattan à travers le regard de son directeur scientifique. Christopher Nolan l’a évoqué il y a à peine quelques jours dans Empire : Oppenheimer le film cherche à pénétrer dans son esprit. Pour plus d’immersion, le scénario a carrément été écrit à la première personne. “Vous regardez littéralement à travers ses yeux”, a-t-il ajouté. Cette expérience est notamment appuyée par les prises de vue IMAX, “un format intime” par excellence selon le directeur de la photo Hoyte Van Hoytema.

Oppenheimer sera le premier film R-Rated de Christopher Nolan depuis...
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23 ans plus tard, le même procédé

Ce n’est pas la première fois que le réalisateur incruste des plans en noir et blanc dans un de ses films. En 2000, il jouait déjà avec ce concept dans MementoLe film met en scène le personnage de Leonard Shelby, un homme en quête acharnée de l’assassin de sa femme, mais qui souffre d’une forme d’amnésie. Ainsi, il n'a aucun souvenir de ce qu'il a vécu dix à quinze minutes plus tôt.  

Dans ce long-métrage, les séquences en noir et blanc montrent le personnage de manière objective, et celles en couleurs transmettent le point de vue interne de Leonard. Exactement comme dans Oppenheimer, donc ? Dans un film où le personnage principal est complètement perdu à cause de son cerveau peu fiable, mieux vaut faire confiance aux scènes dénuées de coloration. 

Dans le cas de Memento, le procédé va encore plus loin. Au-delà du regard apporté sur l’histoire, les changements de couleurs impliquent une temporalité différente. Pour rappel, le film a la particularité de dévoiler un récit “à l’envers” : il débute par sa fin, et remonte jusqu’à ses prémices à travers les scènes en couleurs. Mais des passages en noir et blanc s’intercalent et reprennent un ordre chronologique. Les deux narrations se croisent et finissent par se rejoindre à la fin du film, qui correspond donc au milieu de l’histoire.


La structure narrative sera certainement plus simple dans Oppenheimer, mais l’utilisation du noir et blanc sera bien un procédé tout autant au service du récit.

Oppenheimer, avec Cillian Murphy, Matt Damon, Robert Downey Jr, Florence Pugh, Remi Malek, Emily Blunt (et bien d’autres) sortira en salles le 19 juillet prochain.

Oppenheimer : le prochain Nolan promet d'être un très grand spectacle [vidéo]

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