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Christopher Nolan, le réalisateur d’Inception et The Dark Knight Rises, vient de porter plainte contre ses deux agences artistiques, d’après Deadline. Le motif peut paraître surprenant : Nolan ne sait pas à qui il doit de l’argent, entre son ancienne agence et sa nouvelle. Il s’en remet alors à la justice pour décider.Cela mérite quelques explications. Revenons en arrière : de 2005 à février 2012 -à partir de la sortie de Batman Begins- Christopher Nolan était représenté à Hollywood par l’agence artistique CAA (Creative Artists Agency), qui se chargeait de négocier ses contrats et autres jobs. Mais en février dernier, Dan Aloni, qui s’occupait fidèlement de Nolan, s’est fait virer de CAA. Aloni se fait alors embaucher par la vénérable agence WME (William Morris Endeavor), et ramène à son nouvel employeur son épais carnet de clients comprenant, outre Christopher Nolan, des noms comme Jim Carrey, Michel Gondry, Jay Roach, David S. Goyer, Mike Myers…Mais voilà, il y a un hic. Nolan ne sait pas à qui payer les commissions que perçoit une agence artistique sur chaque contrat -généralement 10% du salaire perçu par la star chaperonnée. Prenons The Dark Knight Rises : Nolan a préparé et tourné le film pour la Warner alors qu’il était encore à la CAA, et le dernier volet cartonne au box-office alors que son réalisateur est sous le pavillon de la WME. A qui Nolan doit-il de l’argent ? La CAA ? La WME ? Les deux ? Dans quelles proportions ? La même question se pose sur les projets développés au temps de la CAA, comme Man of Steel, le futur Superman produit par Nolan et qui sortira en juin 2013.Afin de tirer ça au clair, Nolan et sa femme/associée Emma Thomas (également productrice de TDKR avec son mari via leur studio Syncopy) assignent en justice les deux agences et s’en remettent à la sagesse des tribunaux pour mettre ça au clair. Il ne faut pas y voir un excès d’honnêteté de la part du couple Nolan : plutôt un signe de prudence (qui est mère de sûreté), car la CAA et la WME auraient très bien pu les attaquer en justice pour réclamer une part du gâteau des bénéfices de TDKR. Qui, rappelons-le, vient de passer la barre du milliard de dollars sur la planète. Cela signifie qu’on parle ici de sommes atteignant des dizaines de millions de dollars : un motif sérieux s’il en est.