Petit résumé des derniers événements du Festival international du film d’animation d’Annecy
GOAT, le basket dans la peau
Huit long mois avant sa sortie (dans le milieu de l’animation, c’est une éternité), Sony Pictures Animation présentait à Annecy les premières images de GOAT. Un blockbuster sur lequel le studio mise visiblement gros, et qu’on pourrait grossièrement résumer comme un mélange entre Zootopie, Space Jam et Les Blancs ne savent pas sauter. L’histoire d’un jeune bouc fou de basket mais trop petit, qui va tout de même tenter de se faire une place au plus au niveau. Dans cet univers uniquement peuplé d’animaux, la ligue la plus courue est la la ROAR, version très, très musclée de la NBA, où seuls les joueurs les mieux taillés physiquement peuvent espérer s’en sortir.
Projet vraiment pas inintéressant, produit par le basketteur Stephen Curry et signé Tyree Dillihay, qui s’est auparavant fait la main sur 32 épisodes de la série Bob’s Burgers. Le jeune homme a déroulé un discours un peu mécanique sur la scène de l’espace Bonlieu où se déroulait la présentation, et n’avait malheureusement aucune scène terminée à proposer au public. Dans ces conditions (la plupart des extraits n’en étaient encore qu’à des phases très préliminaires d’animation), difficile de se faire un avis sur ce film que Dillihay présente comme un hommage au sport mais aussi (surtout ?) à la culture du basket, qui s’étend bien au-delà des terrains. Sortie prévue en France le 18 février prochain.
Andy Serkis à la ferme
Partant du constant que La Ferme des animaux de George Orwell n’avait pas eu droit à une adaptation depuis des lustres, Andy Serkis s’est lancé dans l’aventure. Un chemin de croix, dixit l’intéressé, puisque le projet a démarré… il y a 14 ans. Le film porte les stigmates de cette gestation compliquée, faite de réécritures et de recherches infinies de financements. De fait, La Ferme des animaux semble avoir été réalisé avec un budget très modeste : si le design des animaux, très simple mais pas désagréable, tient plutôt la route, les décors et l’esthétique globale du projet nous ramènent en 2010.
Serkis et ses équipes ont par ailleurs cherché à réinventer le conte coûte que coûte, quitte à faire des raccourcis pas possibles et à alourdir le propos sur le capitalisme moderne. Un peu interminable, le long-métrage a tout de même pour lui de montrer le bout de son nez au moment où les régimes autoritaires de tous poils prennent le pouvoir un peu partout sur la planète. Même dans une version un peu ratée, La Ferme des animaux ne perd jamais totalement sa fonction d’avertissement.
Chacun cherche son Schtroumpf
Dans la petite salle de Bonlieu (étrangement car on était habitué à la grande), Paramount est venu les bras chargés. Le studio avait dans ses valises 20 minutes du long-métrage Les Schtroumpfs de Chris Miller (l’autre, le réalisateur de Shrek 3 et du Chat Potté) et le premier acte de Bob l'éponge – Le film : À la recherche de l'éponge perdue de Derek Drymon. Le premier est une relecture de l’oeuvre de Peyo (étonnante ouverture cosmique), où l’on découvrira pourquoi le village des Schtroumpfs existe et pourquoi chaque habitant a une fonction précise. Si le design à cheval entre la BD (les visages comme dessinés à la main) et la 3D est plutôt rafraîchissant, on ne s’attendait pas à ce que le film s’adonne au mélange avec le live action (à la fin de ce qui a été montré à Annecy, les personnages déboulent à Paris !). Espérons que la suite en ait un peu plus sous le capot…
Beaucoup plus délirant, le nouveau Bob l’éponge semble être un petit trésor d’humour slapstick, où le dit Bob va devoir prouver sa valeur en affrontant le Hollandais volant, fantôme de pirate qui veut se servir de sa naïveté pour se réincarner dans un corps physique. Vraiment très marrant et bourré d’idées visuelles. Sortie au cinéma le 24 décembre prochain.
Et la présentation s’est conclue avec deux gros morceaux : un hilarant court-métrage quasi muet de Bob l’éponge, visiblement resté dans les cartons durant dix ans (!) où Carlo Tentacule pète un plomb quand Bob ne cesse d’utiliser la sonnette du restaurant ; ainsi qu’un court Tortues Ninja inédit avec les héros en guerre contre l’intelligence artificielle. Un film à très haute teneur en fun, où les quatre ados se farcissent une IA/robot qui copie très maladroitement leur image pour en faire des figurines horribles. Ces deux courts seront visibles avant Les Schtroumpfs et Bob l'éponge – Le film : À la recherche de l'éponge perdue.
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