Choix n°1 : De Guerre Lasse, d'Olivier Panchot, avec Jalil Lespert...Synopsis : Alex, fils d’un caïd pied-noir marseillais, s’est engagé  dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia Corse.4 ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour retrouver Katia, son amour de jeunesse. Mais en ville les rapports de force ont changés : son père s’est retiré des affaires, laissant les Corses et les gangs des Quartiers Nord se partager le contrôle de la ville.La détermination d’Alex va bouleverser cet équilibre fragile au risque de mettre sa famille en danger...L'avis de Première : Voilà dix-sept ans que l’on attendait un thriller français capable de rivaliser avec J’irai au paradis car l’enfer est ici, modèle du genre réalisé par Xavier Durringer. Si le deuxième long métrage d’Olivier Panchot ne suscite pas le même engouement, son charme entêtant, l’élégance de sa mise en scène, sa maîtrise de la violence et son sens du suspense comme de la tragédie n’en demeurent pas moins à marquer d’une pierre blanche. Pourtant, tout n’était pas joué d’avance, et il faut un petit temps d’adaptation pour que tous les fils du scénario aillent dans le même sens narratif et émotionnel. Mais lorsque tout se met en place, littéralement harponnés, on s’abandonne à cette corrida de sentiments déchirés, on admire l’intensité des acteurs et on regarde les hommes pleurer.Bande-annonce : Choix n°2 : La voie de l'ennemi, de Rachid Bouchareb, avec Forest Whitaker...Synopsis : Garnett, ancien membre d’un gang du Nouveau Mexique vient de passer 18 ans en prison pour meurtre. Avec l’aide de l’agent, Emily Smith, policière chargée de sa mise à l’épreuve, il tente de se réinsérer et de reprendre une vie normale. Mais Garnett est vite rattrapé par son passé. Le Sheriff Bill Agati veut lui faire payer très cher la mort de son adjoint.Adaptation libre de Deux hommes dans la ville de José Giovanni.L'avis de Première : Plus qu’un remake appliqué de Deux Hommes dans la ville, de José Giovanni, La Voie de l’ennemi prend une autre dimension grâce à la performance magistrale de Forest Whitaker, dans le rôle pourtant classique d’un ex-taulard qui cherche à refaire sa vie. Rachid Bouchareb a déplacé l’intrigue dans une zone à la frontière du Nouveau-Mexique (très fréquenté depuis Breaking Bad) où les trafiquants de drogue côtoient les clandestins. On peut imaginer lieu plus propice à la réinsertion que cet endroit, qui avait conduit Garnett/Whitaker derrière les barreaux et où rien n’a changé, sinon en pire. Pour entretenir le suspense autour de ce qui s’apparente à un destin inéluctable, le film tente d’éviter les clichés et d’innover là où on l’attend au tournant. De fait, la rancoeur tenace du shérif abusif joué par Harvey Keitel est tempérée par les manifestations de compassion à l’égard des migrants qu’il traque. Par ailleurs, une place importante est accordée aux personnages féminins, imprévisibles et capables d’arrondir beaucoup d’angles. Mais l’élément le plus inattendu est l’islam, que Garnett a découvert en prison et qui lui apporte un important soutien moral. Potentiellement sensible, le sujet est traité avec l’objectivité nécessaire, jusqu’à une conclusion fatale qui tend à montrer que l’humain finit toujours par l’emporter sur le religieux, pour le meilleur et pour le pire.Bande-annonce : Choix n°3 : Libre et assoupi, de Benjamin Guedj, avec Baptiste Lecaplain,  Charlotte Le Bon, Félix Moati...Synopsis : Sébastien n’a qu’une ambition dans la vie : ne rien faire. Son horizon, c’est son canapé. Sa vie il ne veut pas la vivre mais la contempler. Mais aujourd’hui, si tu ne fais rien... tu n’es rien.Alors poussé par ses deux colocs, qui enchainent stages et petits boulots, la décidée Anna et le pas tout à fait décidé Bruno, Sébastien va devoir faire ... un peu.Adaptation du roman Libre, seul et assoupi de Romain MonneryL'avis de Première : En 1967, année de la création de l’ANPE, Yves Robert filmait, dans Alexandre le Bienheureux, la reconversion d’un agriculteur en paresseux patenté après le décès de son esclavagiste de femme. On espérait que Libre et assoupi parviendrait à adapter au secteur tertiaire la figure libertaire et si française du flemmard sensible. Malheureusement, malgré quelques scènes savoureuses (notamment entre Lecaplain et Podalydès à Pôle emploi), le film de Benjamin Guedj succombe rapidement à une mollesse narrative que son casting ne sublime que rarement. Félix Moati est certes impeccable en branleur lunaire et Charlotte Le Bon crédible à mi-temps dans son rôle de précaire pas dupe. En revanche, Baptiste Lecaplain peine à convaincre en héros de la glande. Par intermittence, le réalisateur parvient à esquisser le portrait d’une génération tiraillée entre l’angoisse du chômage et celle de la déprime salariée. Mais son éloge fainéant de la paresse nous laisse finalement moins libre qu’assoupi.Bande-annonce : Les autres sorties de la semaine sont ici