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A revoir ce soir sur TMC.

Durant une décennie, Harry Potter a ensorcelé la planète. En 2016, Première vous proposait de replonger dans son univers magique avant de découvrir son spin-off/préquel Les Animaux fantastiques au cinéma cette semaine. A l'occasion de la rediffusion de la saga sur TMC, nous republions ce jeudi l'épisode 6 : Le Prince de sang-mêlé.

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L’histoire : Voldemort est de retour et sème la terreur chez les sorciers comme chez les moldus. Harry soupçonne Drago Malefoy d’être devenu un Mangemort, tandis que Bellatrix Lestrange et sa sœur Narcissa Malefoy se rendent chez Rogue pour lui faire promettre de protéger Drago dans sa mission pour Voldemort. Dumbledore en apprend plus à Harry sur le passé du Seigneur des ténèbres et lui demande son aide dans sa quête pour le détruire. En toile de fond, les histoires d’amour des étudiants maintenant adolescents.

Les coulisses : David Yates revient pour son deuxième Harry Potter après l’Ordre du Phénix, et restera aux commandes jusqu’à la fin de la saga. La grande nouveauté dans ce 6e épisode est la photo (beaucoup plus sombre) du Français Bruno Delbonnel, chef opérateur de Jean-Pierre Jeunet et Tim Burton, qui vaut au film sa seule nomination à l’Oscar de la meilleure photo. Il se serait beaucoup inspiré de Rembrandt…

La réplique : « Ma fonction me donne des privilèges »
Dumbledore est très présent dans cet épisode dans lequel il a plusieurs séquences-clé. L’une d’elles démarre par cette phrase, quand il s’octroie le droit d’enfreindre les règles de l’école pour emmener Harry dans une périlleuse quête pour récupérer un Horcruxe (les objets dans lesquels Voldemort a caché des bouts de son âme). A la fin de la séquence, il sauve Harry de la noyade en déployant ses pouvoirs dont on ne voit que trop rarement la puissance.

Le sort : « Avada Kedavra »
Difficile de choisir autre chose que ce sort fatal par lequel Rogue tue Dumbledore.

La scène : Précisément celle-ci, la mort de Dumbledore. Il y a quelques jolies séquences dans Le Prince de sang-mêlé, illuminées par des flammes ou assombries par les nuages de fumée noire des Mangemorts. Celle où Harry et Ginny court dans les champs autour de la maison des Weasley vaut le détour. Mais la scène de cet épisode ne peut qu’être celle, tragique, de la mort de Dumbledore, filmée avec l’emphase appropriée à coup de jolis ralentis. Avec une certaine grâce, aussi : la chevelure grise du vieux professeur qui flotte dans les airs lors de sa chute, les baguettes pointées vers le ciel en guise d’hommage, le vol du phénix… David Yates insuffle un peu de poésie dans cet épisode où les personnages vivent enfin leurs romances respectives.

 

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Le casting : Comme chaque année, Poudlard accueille un nouveau professeur, ou en l’occurrence, un ancien que Dumbledore convainc de revenir car il détient de précieuses informations sur Voldemort. C’est l’excellent Jim Broadbent qui incarne Horace Slughorn avec son mélange habituel de grandiloquence et de délicatesse.

Le Prince de sang mêlé au box-office : Avec 934 millions de dollars au box-office mondial, le film est le deuxième plus gros succès de 2009 (derrière l’indétrônable Avatar). Ce score ne le place qu’en 4e position de la franchise.  

Le Prince de sang mêlé dans Première : Comme chaque année, on prenait des nouvelles de l’équipe. Cette fois, David Yates nous répondait par téléphone car il était déjà sur le tournage des deux derniers films. Pour le cinéaste, Le Prince de sang-mêlé est l’épisode « Love, potions et rock’n’roll ».  « Les enjeux émotionnels sont importants, et je voulais capter ces tourments de manière très réaliste. Mais, rassurez-vous : pas de dope et pas de sexe à Poudlard ». En 2009, la saga Twilight commence à faire un peu de concurrence aux sorciers. Mais quand on l’évoque, la réponse est catégorique : « Franchement, ça n’a rien à voir ! ».

Notre critique :
Et de six. Avouons-le, la franchise Harry Potter commençait à nous gonfler : sa façon de distiller, au compte-goutte, l’intrigue épique contre le sorcier Voldemort ; la psychologie agaçante et immuable du petit myope ; l’échec à restituer l’ambiance de Poudlard, savant mélange de magie, de temps qui passe et d’humour british. A part Alfonso Cuaron dans Le Prisonnier d’Azkaban, aucun des réalisateurs n’avait su retenir l’attention, et surtout pas David Yates, responsable de cet Ordre du Phoenix si soporifique. De retour au manette, Yates crée pourtant la surprise avec ce Prince de sang-mêlé : rythme posé et cadrage soigné, il impose à la perfection le sentiment d’une guerre en marche, d’un conflit noir qui s’enclenche. Certaines scènes sont étonnantes et Jim Broadbent est absolument génial dans le rôle du professeur Horace qui détient le secret de celui-qu’il-ne-faut-pas-nommer. Moins plan-plan, moins gnan-gnan, la saga Potter s’est enfin sorti le balai du cul.

 


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